Sébastien CUVIER sur Paris Normandie et FOOT NAT

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Catégorie : Yves

Écrit par Yves Le BRIQUER

Cuvier, un coach qui monte

Jura Sud jouait le maintien en CFA lorsque Sébastien Cuvier, alors entraîneur des 18 ans, a pris l'équipe en mains. Aujourd'hui, il y réussit un petit miracle, la montée en National en ligne de mire

FOOTBALL Né au Havre, révélé au HAC, Sébastien Cuvier voit sa carrière d'entraîneur prendre son envol puisqu'à la tête de Jura Sud, c'est l'accession en National qu'il est en train de viser.

ll est de cette génération sacrée. La seule qui ait déposé dans la salle des trophées du club doyen la Coupe Gambardella. C'était en 1989, Christophe Revault gardait déjà les buts ciel et marine et Sébastien Cuvier semait la terreur dans les défenses adverses.
Si la trace du portier du HAC fut on ne peut plus facile à suivre, celle de l'ex-buteur du centre de formation havrais a en revanche emprunté quelques chemins de traverse. Au point d'avoir totalement perdu sa trace. « Séb ! Il est où maintenant ? Je me souviens, à Troyes, il nous mettait des buts de fous. » Nicolas Dehon, ex-numéro 1 troyen, ancien entraîneur des gardiens havrais et aujourd'hui membre du staff technique du PSG, n'a pas oublié.
Séb, celui-là même qui avait terminé meilleur buteur de National, au terme de la saison 95-96, avec 22 buts au compteur, est aujourd'hui dans le Jura. A Jura Sud très précisément, coach d'une des sensations du CFA. A priori, coach Cuvier aurait dû officier dans un certain anonymat. A l'automne 2008, lorsqu'il prit en main les rênes de l'effectif, c'est en effet le CFA 2 qui menaçait. Mais un an et demi plus tard, la perspective d'une accession en National n'est pas à exclure. « Il ne faut pas rêver… » Mathématiquement, c'est plus que jouable. Jura Sud partage actuellement la place de leader du groupe B de CFA avec Gap et le GFCO Ajaccio. Sébastien Cuvier (39 ans), titulaire du BE1 et en passe d'obtenir le DEF (Diplôme d'entraîneur de football), réussit donc ce qui s'appelle un petit miracle. Jura Sud, l'un des plus petits budgets du championnat (600 000 euros), lui offre l'opportunité de lancer sa carrière. « Entraîneur, je veux désormais en faire mon métier. » Reconduit pour les trois prochaines saisons - « avec tous les ans une porte de sortie » -, il pourrait toutefois susciter l'intérêt de quelques cylindrées un peu plus huppées que le club franc-comtois. Ce qui ne serait qu'un juste retour des choses. Car lui n'a pas eu de carrière toute tracée.
Joueur déjà, il a roulé sa bosse plus qu'il n'aurait dû. En 91, alors sous contrat avec le HAC, il est prêté à Beauvais (D2). Avant de rejoindre Avranches (D3) et Bourges (Nat). Puis Troyes (Nat), où il est donc sacré meilleur buteur du National. « Et là, alors que j'aurais dû continuer l'aventure avec Troyes, mon agent me dit de ne pas prolonger, car il a des offres très intéressantes. Et à l'arrivée… »
A l'arrivée, c'est à Istres, en National encore, qu'il atterrit. Puis direction Poitiers (Nat), club avec lequel il élimine le HAC en huitième de finale de la Coupe de la Ligue (97-98), Valenciennes (Nat), Pacy-Sur-Eure (CFA), Fréjus (CFA), Jura Sud (CFA). Avant de devenir entraîneur-joueur à Sud Nivernais Imphy Decize (CFA 2), puis adjoint de Bruno Roux, ancien Havrais lui aussi (89-93), sur le banc de l'AS Beauvais (2005-2007). Roux limogé, Cuvier est lui aussi débarqué. « Un peu plus tard, je me suis engagé avec l'US Mouy, en DH. »
Seulement voilà, entre-temps, un certain Philippe Hinschberger l'appelle et lui demande de devenir son bras droit à Laval. « Forcément, ça m'intéressait, mais j'avais dit oui à Mouy et je ne suis pas du genre à laisser les gens en plan. » Mais un peu plus tard, c'est lui qui reste en rade. Rien, Cuvier n'a plus rien, jusqu'à ce que Jura Sud lui propose de s'occuper des 18 ans du club, à l'été 2008. « Mais je ne pouvais pas vivre de ça. Il a donc fallu que je travaille à côté. » Dans la plasturgie, sans savoir que la roue tournerait et qu'il se retrouverait rapidement sur le banc de l'équipe fanion. Avec aujourd'hui en ligne de mire, la possibilité d'accéder en National.
Cette fois, sa nouvelle carrière est lancée.
Benoît Donckele

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