Pouvez-vous nous retracer votre parcours en quelques mots ?
"J'ai débuté le foot à l'âge de 6 ans à l'AS Cherbourg avant de rejoindre le centre de formation du Stade Malherbe quand j'avais 13 ans. Dans ma famille, on est passionné de foot à l'image de mon père, Wilfried, et de mon grand-père, Daniel. Mon petit frère joue aussi. Il est en U17 DHR à Cherbourg. Un de mes oncles, Daniel, a été pro au Stade Rennais et à Angers. Il a même évolué à Cherbourg sous les ordres de Patrice Garande".
On imagine votre bonheur après la signature de votre premier contrat professionnel…
"C'est une grande satisfaction surtout compte tenu de ma blessure. J'arrivais à la fin de mon contrat stagiaire pro à la fin de cette saison et je n'ai pas eu le temps de montrer mes qualités au niveau supérieur. Les entraînements, c'est bien, mais c'est en match qu'il faut prouver. Du coup, j'ai eu un doute. C'est une belle preuve de confiance de la part du club, car j'ai appris la nouvelle en décembre deux jours avant mon opération".
Qu'est-ce que cela représente dans votre jeune carrière ?
"C'est l'aboutissement de mon travail. Depuis que je suis tout petit, je ne me consacre qu'au foot. J'ai tout donné pour en arriver là. C'est une satisfaction y compris pour ma famille. Ça n'a pas été évident de la quitter à 13 ans. Pour ma mère, ça a été compliqué de me laisser partir. Maintenant, il ne faut pas s'arrêter en route. C'est super d'avoir un premier contrat pro, mais le plus dur, c'est d'aller chercher le deuxième".
Comment se passe votre convalescence après votre rupture des ligaments latéral interne et antérieur du genou droit, une blessure qui remonte au 1er novembre à la suite d'un choc avec votre coéquipier Syam Ben Youssef lors d'un match avec la réserve ?
"Dans un premier temps, j'ai été plâtré pendant trois semaines, car il existait une possibilité, avec cette méthode, que mon ligament latéral interne se remette naturellement. Mais comme ça n'a pas été le cas, j'ai dû me faire opérer le 17 décembre. Depuis un mois, j'ai repris la course. Après mon footing, j'enchaîne la rééducation avec les kinés puis la musculation. Certains jours, je double. Ça fait du bien de se dépenser, de transpirer et surtout pour le moral, car j'ai trouvé le temps un peu long, notamment entre ma blessure et mon opération".
Avez-vous eu l'occasion d'échanger à propos de votre blessure avec certains de vos coéquipiers qui ont traversé une épreuve identique ?
"Rémy (Vercoutre) et Alaeddine (Yahia) m'en parlent tous les jours, ils m'ont fait partager leur expérience. Ils m'ont indiqué les différentes étapes. Aujourd'hui encore, ils me demandent si je ressens des douleurs, comment sont mes sensations. C'est plutôt rassurant, car je sais ce qui m'attend".
Quel est votre programme dans les prochaines semaines ?
"Footing jusqu'au 15 mars tout en poursuivant ma rééducation, puis je débute le travail athlétique avant de recommencer à toucher le ballon à partir du 15 avril. J'attends ce jour avec impatience. Ma reprise avec le groupe est fixée au 12 mai. Je finirai la saison avec la réserve avant d'avoir un programme spécifique pendant la trêve qui m'amènera à la reprise du groupe professionnel fin juin-début juillet".
Avant votre blessure au genou, la saison avait démarré pour vous sous de bons auspices avec une présence systématique aux séances des "pros" et deux apparitions dans le groupe de Patrice Garande à l'occasion des déplacements à Nice et Bastia…
"Je m'étais déjà entraîné avec eux la saison dernière pendant quatre-cinq semaines. Après, avec quelques autres joueurs comme Jean-Victor (Makengo), Yann (Karamoh) et Chris (Opéri), nous avions eu une réunion en début de saison, au moment de la reprise de la réserve, avec Patrice Garande. Le coach nous avait expliqué que pour intégrer les pros, il fallait prouver tous les week-ends et se montrer régulier. Pour ma part, j'ai effectué un bon tournoi de Ploufragan et, ensuite, les matches amicaux se sont bien déroulés. Les premiers entraînements ? Déjà, ça va plus vite. Tactiquement, il y a un monde d'écart. Au niveau de la communication, les joueurs parlent beaucoup plus entre eux sur le terrain".
Vous qui partagez le quotidien de l'équipe au sein du vestiaire, quel regard portez-vous sur le parcours de vos partenaires dans ce championnat ?
"Ils réalisent une saison fantastique. Ce qu'ils font, c'est énorme. Mais ils ne sont pas là par hasard. C'est un groupe sain. Tout le monde s'entend bien. Ils rigolent entre eux. C'est un plaisir de les côtoyer. Même moi qui suis actuellement en rééducation, je suis content de me lever le matin pour les retrouver".
Dimanche, les U19 disputent les huitièmes de finale de la Coupe Gambardella contre Reims. Une compétition à laquelle vous participiez encore l'an dernier…
"C'est une aventure qui reste. C'est un match de Coupe de France, à élimination directe, tu n'as pas la même approche qu'en championnat. Il existe une petite pression supplémentaire. Ce contexte permet de créer des liens entre les joueurs. Dimanche, ça promet d'être un très beau match. Le coach Dechaume aime que ses équipes produisent du jeu".
(1)Le contrat professionnel de Valentin Voisin prendra effet à partir du 1er juillet.