US Avranches. Nicolas Leroux, nouveau président du club : « Je mesure le poids de l’héritage »

« La priorité est de trouver une stabilité administrative et financière »

Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Je mesure le poids de l’héritage, de ces trois décennies guidées par Gilbert, le travail effectué par les bénévoles, les éducateurs, les coaches et dirigeants du club. Un héritage que l’on doit conserver, avec le même état d’esprit et les mêmes valeurs.

Avez-vous hésité avant de proposer votre candidature au poste de président ?

Je n’ai jamais douté. Depuis que nous sommes associés au projet « Rêvons éveillés » avec Gilbert, il y a deux ans, on s’y préparait.

Quelle est votre priorité, en ce début de mandat ?

À court terme, trouver une stabilité, tout poser à plat, administrativement et financièrement. Formaliser les engagements pris par Gilbert. Et continuer à fédérer tous les bénévoles du club, ce qui est primordial. Tout ce travail est effectué avec Philippe Blin-Lebreton, désormais directeur général, car nous sommes un binôme à la tête du club.

Avec la chance de récupérer un club en bonne santé, financièrement.

Justement. On doit aller à la DNCG à la fin du mois de novembre 2023. Un gros travail a été effectué dans l’urgence, et nous clôturons les comptes à l’équilibre pour l’année 2022-2023. On travaille sur le prévisionnel de 2023-2024, et nous sommes est assez rassuré par rapport à d’autres clubs du championnat qui ont des modèles économiques moins stables.

« Nous redessinerons nos stratégies commerciales et partenariales »

Pourquoi avoir nommé Philippe Blin-Lebreton directeur général ? Quelle sera sa mission ?

Au départ, notre idée était de mettre en place une coprésidence. Nous avions tous deux la confiance de Gilbert. Quand il était au plus mal, Philippe et moi avons commencé à travailler dès mi-septembre 2023, pour faire fonctionner le club tout en protégeant Gilbert en tant que président. Philippe est expert-comptable, il certifie des comptes, il représente la loi. Il est très posé, réfléchi, et a hésité à devenir coprésident. En vérifiant les statuts, il a remarqué qu’il était de toute façon impossible d’avoir deux présidents à la tête du club. Il a proposé de devenir directeur général, et ça s’est fait naturellement, en toute confiance, car l’on s’entend très bien. Nous ne sommes pas en compétition, l’on cherche avant tout à pérenniser le club.

Depuis combien de temps vous connaissez-vous ?

C’est Gilbert que nous a réunis, il y a environ 4 ans. Il nous a proposé chacun de notre côté, de faire partie de l’aventure, voire de reprendre le club. Le feeling est rapidement passé, Gilbert avait compris que l’on était complémentaire dans les compétences et l’état d’esprit. Philippe a une veille juridique, comptable et financière du club, primordiale avec la réforme du National, qui exige une compétence financière de plus en plus élevée. Une personne comme Philippe est indispensable. Il a aussi un bon feeling avec les partenaires.

Qu’avez-vous en tête, justement, concernant les partenaires ?

Nous sommes toujours en veille pour en recruter et accueillir de nouveaux. En fin d’année 2023, nous redessinerons nos stratégies commerciales et partenariales, afin d’accroître notre budget (2,4 millions d’euros pour cette saison, N.D.L.R.). On réfléchit à pas mal de choses, mais chaque chose en son temps.

« L’organigramme du club sera plus horizontal »

Gilbert Guérin investissait 100 % de son temps pour le club. Dirigeant d’une société de 40 salariés, comment allez-vous assurer votre fonction de président ? En déléguant ?

Gilbert avait aussi une vie de famille, et avant d’être un grand président de club, il fut un grand chef de famille et d’entreprise. Je ne suis pas seul à le remplacer, c’est tout le club qui le remplace. L’organigramme va être redessiné de façon plus horizontale. Je travaille en réunions hebdomadaires, les lundis soir et mercredi matin, de manière précise et chirurgicale, car je ne peux pas venir spontanément au club. Chacune de mes venues est planifiée, comme mes vies professionnelle et familiale. Gilbert travaillait de façon spontanée, créative ; je travaille différemment.