Football. National. Jessy Pi (US Avranches) : « A chaque joueur de trouver sa propre motivation »

Les joueurs de l’US Avranches se déplacent sur le terrain de Cholet, pour la 33e et avant-dernière journée de la saison de National, vendredi 10 mai 2024, à 21 h. Avec 4 points de retard sur le premier non relégable, les Manchois n’ont d’autre choix que l’emporter. Une situation extrêmement fragile, que le milieu de terrain et capitaine manchois, Jessy Pi, 30 ans, a déjà connue au cours de sa riche carrière chez les pros.

Jessy Pi, milieu de terrain et capitaine de l’US Avranches (Manche, National) pour la saison 2023-2024. | JEAN-LOUIS RAULT

Les joueurs de l’US Avranches (Manche) se déplacent sur le terrain de Cholet (Maine-et-Loire), pour la 33^e et avant-dernière journée de la saison de National, vendredi 10 mai 2024, à 21 h. Avec 4 points de retard sur le premier non relégable, Châteauroux (12^e, 39 points), les Manchois (14^es, 35 points) n’ont d’autre choix que l’emporter et espérer que les Berrichons reviennent bredouilles de leur voyage à Nancy (4^e, 50 points). Une situation extrêmement fragile, que le milieu de terrain et capitaine manchois, Jessy Pi, 30 ans, a déjà connue au cours de sa riche carrière chez les pros.

« Là, plus personne ne croit en nous… »

Arrivé fin janvier 2024 à Avranches, Jessy Pi savait que son passage dans le club de National ne serait pas de tout repos. « Ça fait dix ans que l’USA est en National, et la saison dernière, elle s’était maintenue lors de la toute dernière journée, alors oui, je m’attendais à ce que cette deuxième partie de saison soit compliquée, concède l’ex joueur de Brest et Dijon. Le National est un championnat de plus en plus relevé. Avec la réforme des championnats, de gros clubs, aux moyens plus élevés qu’Avranches, se retrouvent dans cette division. »

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’USA est en ballottage très défavorable, pouvant être officiellement reléguée en N2 dès ce vendredi soir. « J’ai déjà connu des saisons aussi difficiles, avec des maintiens acquis dans les derniers instants, rappelle le joueur aux plus de 250 matches pros. D’expérience, il ne faut surtout pas nous relâcher : si nous, qui sommes sur le terrain, on se dit que c’est fini, alors c’est mort. Là, plus personne ne croit en nous, il n’y a que nous pour croire en nous-mêmes et au maintien. Ce qui passe déjà par une victoire à Cholet. »

« Michel Audrain a apporté son expérience et son calme »

Lanterne rouge du classement avec seulement 29 points, l’équipe du Maine-et-Loire ne devrait pas être une montagne à gravir pour Avranches, si elle veut prouver qu’elle a sa place en National. « Bien sûr, gagner là-bas est jouable car le club est déjà en N2, mais attention, il n’est pas nul pour autant, prévient l’ex joueur de Malherbe (2019-2021). Les joueurs ont fait leur saison, et même si leur équipe descend, ils ont à cœur de se montrer. Il ne faudra surtout pas les prendre à la légère, ni de haut, et tout donner. »

Tout donner jusqu’au bout d’une seconde partie de championnat à rebondissements, marquée par le limogeage du coach Damien Ott, à la mi-mars 2024, et l’arrivée de Michel Audrain sur le banc. « Le nouveau coach a apporté son expérience du haut niveau et son calme, analyse Pi. Quand il y a un changement de coach, ça renforce la concurrence entre les joueurs car chaque poste est remis en question. Et ça fait du bien à certains de comprendre que leur place peut être en danger. Ça remotive tout le groupe, ça change la façon de travailler, et ceux qui ne jouaient pas beaucoup peuvent saisir leur chance. »

« Faire preuve de fierté et d’honneur »

Dans ce contexte de maintien à aller chercher avec les dents, celui qui porte également le brassard connaît donc parfaitement son rôle dans le vestiaire, et l’assume. « Je dois m’assurer que chaque joueur est motivé, se sente concerné par la situation, dit le natif de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence). Après, à chacun de trouver sa source de motivation propre : celui qui veut se montrer pour trouver un nouveau club ; celui qui veut se battre pour le club car il sait qu’il restera là ; celui, aussi, qui veut récupérer la prime en cas de victoire. Ensuite, sur le terrain, il faut jouer avec les tripes, faire preuve de fierté et d’honneur, car quel que soit notre âge, ça fait toujours très mal de voir son équipe être reléguée. »

Avranches sera reléguée ce soir si… Elle s’incline à Cholet ; elle fait match nul et Châteauroux ne perd pas à Nancy ; elle s’impose et Châteauroux l’emporte également à Nancy.

Le groupe d’Avranches. Quilichini, Mensah - Launay, Lemeray, Rabuel, Smith, Bansais, Duduit - Boateng, Magnon, Daguin, Tertereau, Pi (cap.), Jean, Tshipamba, Nsimba, Kerouedan, Remars. Entraîneur : Michel Audrain.

Fin de saison pour les Nationaux

La 26^e et dernière journée des championnats nationaux se dispute ces samedi 11 et dimanche 12 mai 2024. Un week-end sans enjeu pour les Bas-Normands, les équipes U17 et U19 de l’US Avranches (Manche) et du SM Caen (Calvados) étant déjà assurés du maintien. Du côté des U17 de l’USA (9^es, 32 points), la saison se terminera avec un déplacement à Brest (2^e, 51 points), dimanche 12 mai 2024, à 15 h. Les U19 avranchinais (7^es, 34 points), eux, reçoivent Brest (6^e, 40 points), même jour, même heure.

Football. National. Malgré sa victoire, l’US Avranches est officiellement reléguée en N2

Les joueurs de l’US Avranches (Manche) se sont imposés (2-0) sur la pelouse de Cholet (Maine-et-Loire), pour la 33e et avant-dernière journée du championnat de National, vendredi 10 mai 2024. Les Manchois ont fait le job… mais ça n’a pas suffi. Châteauroux, premier non relégable, s’étant imposé (3-1) à Nancy, et gardant 4 points d’avance sur l’USA, les Avranchinais sont officiellement relégués en N2, après avoir vécu dix saisons consécutives en National.

Isaac Tshipamba a inscrit un doublé, ce vendredi 10 mai 2024, mais l’US Avranches (Manche, National) est reléguée en N2. | JEAN-LOUIS RAULT

Du côté d’Avranches, la lumière pouvait venir de Dany Jean quand, après s’être débarrassé de son vis-à-vis, il se présentait seul face au portier adverse. Mais il ratait son enroulé du droit, qui s’envolait (37’). Pendant ce temps, Châteauroux menait 3-0 sur la pelouse de Nancy et condamnait le club normand. À la pause, Avranches pointait à 6 points du club berrichon, premier non relégable…

Tshipamba sonne la révolte… pour rien

Les murs du vestiaire manchois ont dû trembler à la mi-temps car, dès le retour des vestiaires, Jean perçait la défense choletaise et servait Tshipamba, qui ouvrait le score d’une frappe croisée (0-1, 47’). Dans la foulée, Quilichini, héroïque, repoussait la reprise à bout portant de Seye (51’). Libérée, l’USA se lançait à l’attaque, et Kerouedan lobait le gardien adverse, pour Tshipamba qui concluait de la tête (0-2, 62’).

Nsimba et Jean manquaient le 3-0 de peu (65’, 66’), l’USA avait fait le plus dur. Abdeldjelil touchait la transversale (72’), signe que la victoire n’échapperait pas aux Manchois. Mais une victoire pour rien, Châteauroux (12e, 42 points) s’imposant (3-1) à Nancy (5e, 50 points), et gardant 4 points d’avance sur l’USA (14e, 38 points). Après dix saisons consécutives en National, Avranches est officiellement reléguée en N2.

CHOLET – AVRANCHES : 0-2 (0-0)

Arbitre. M. Zolota.

BUTS. Pour Avranches : Tshipamba (47’, 62’).

Avertissements. Cholet : Seye (17’), Thiam (42’), Hafidi (48’), Dembélé (73’). Avranches : Magnon (73’).

Football. National. Michel Audrain (Avranches) : « Se bagarrer pour aller chercher la 13e place »

Les joueurs de l’US Avranches se sont imposés (2-0) sur la pelouse de Cholet, pour la 33e et avant-dernière journée du championnat de National, vendredi 10 mai 2024. Mais les Manchois sont tout de même relégués en N2, restant à 4 points du premier non relégable, Châteauroux. Michel Audrain, entraîneur de l’USA, est bien évidemment déçu, mais il veut terminer la saison sur une victoire, espérant être repêché en cas de relégation administrative d’un autre club du championnat.

Michel Audrain, entraîneur de l’US Avranches (Manche, National) pour la saison 2023-2024. | JEAN-LOUIS RAULT

« Je suis un peu abattu car cette victoire a un goût d’inachevé »

Dans quel état d’esprit êtes-vous, ce vendredi soir ?

Il va nous manquer un petit quelque chose pour nous maintenir en National… Comme l’un de ses nombreux points que l’on a perdu dans le temps additionnel, cette saison. Nous n’avons plus la chance de pouvoir revenir sur la 12^e place, mais on va quand même se bagarrer pour aller chercher la 13^e place, qui pourrait être celle du repêché en cas de soucis budgétaires d’autres équipes du championnat. Commençons déjà par gagner notre dernier match, contre Niort (3^e, 55 points), samedi 18 mai 2024, qui a toujours des raisons de croire en la montée en Ligue 2, en espérant que Villefranche (13^e, 38 points), lâche un point.

Pourquoi ?

Car nous sommes à égalité de point avec Villefranche et, si c’est toujours le cas après la dernière journée, Villefranche restera devant nous, au goal-average particulier. Les Caladois recevront Nancy (5^e, 33 points). Nous devons tout faire pour finir en beauté notre saison devant notre public, offrir la victoire à nos supporters.

Ce vendredi soir, Avranches est sportivement reléguée en N2…

Oui, et je suis un peu abattu car cette victoire à Cholet a un goût d’inachevé, en raison du succès de Châteauroux. Nous ne l’avons même pas célébré. Je suis inquiet de voir à quel point les équipes sauvées, qui n’ont plus rien à jouer, se relâchent sur cette fin de saison : Nancy qui prend 3 buts en un quart d’heure, à domicile, ce n’est pas logique. Après, les joueurs ont tant donné dans ce championnat, dur humainement et psychologiquement…

« Nous avons été en dessous de tout durant 45 minutes »

La première période de vos joueurs a été étonnamment faible, malgré l’enjeu d’une victoire impérative.

Oui, dans le premier acte, on a joué à l’envers. L’état du terrain ne nous a peut-être pas été favorable, car on n’a pas posé le ballon au sol. Et l’on affrontait une équipe pleine de dynamisme. Mais oui, en effet, nous avons été en dessous de tout durant les 45 premières minutes.

Une fois le premier but marqué, vos joueurs étaient libérés et plus entreprenants.

Oui, je l’ai remarqué depuis mon arrivée : quand on marque, on ne lâche rien ; si on encaisse un but, on lâche complètement. Nous avons de bons joueurs, mais il ne faut pas qu’ils subissent car il nous manque ce surplus de caractère.

Vous misez donc sur la relégation administrative d’autres équipes, pour vous sauver ?

Je pense que terminer 13^e peut nous offrir cette possibilité. Peut-être pas 14^e, car je ne suis pas sûr qu’il puisse y avoir deux clubs repêchés. Gagnons déjà contre Niort, avant de penser à ça. On aura le temps de faire le bilan après la 34^e et dernière journée.

« Repartir en N2 serait une grosse déception pour moi »

Savez-vous d’ores et déjà si vous resterez à Avranches la saison prochaine ?

On n’en a pas parlé avec la direction. Si le club s’était maintenu sportivement en National, dans l’euphorie, je pense que oui. Mais maintenant que l’on sait que ce ne sera pas le cas, il faut attendre. On aura le temps de penser à ça plus tard. Je suis arrivé ici, mi-mars 2024, pour une mission de deux mois dont l’objectif était de sauver l’US Avranches. Si l’on devait repartir en N2 la saison prochaine, ce serait une grosse déception pour moi. Un échec.

L’USA est reléguée après dix saisons consécutives en National, sept mois après le décès de son président emblématique, Gilbert Guérin…

Ça m’attriste sincèrement. Pour lui, pour son épouse, pour sa famille. Pour les attentes que nous avions, le président Leroux, Jacques Philip, Xavier Gravelaine et moi-même. On a mal géré certains matches, des détails importants, dans un championnat très difficile.

Football. National. Nicolas Leroux (US Avranches) : « Finir le championnat la tête haute »

Les joueurs de l’US Avranches se sont imposés (2-0) sur la pelouse de Cholet, pour la 33e et avant-dernière journée du championnat de National, vendredi 10 mai 2024. Mais les Manchois sont tout de même relégués en N2, restant à 4 points du premier non relégable, Châteauroux. Un coup dur pour Nicolas Leroux, président depuis novembre 2023, après le décès de Gilbert Guérin. Mais il veut croire que tout n’est pas encore perdu et mise sur un repêchage administratif de son club.

Nicols Leroux, président de l’US Avranches (Manche, National) depuis la mi-novembre 2023. | JEAN LOUIS RAULT

« De nombreux clubs pourraient être relégués administrativement »

Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Toujours conquérant ! Nous avons gagné, mais cette soirée n’était vraiment pas simple. Nous n’avons pas de bol, tous nos concurrents directs ont gagné… Ce vendredi soir, les 6 relégués en N2 sont connus, et nous en faisons partie… Maintenant, il faut aller chercher la 13^e place, voire la 14^e, qui peuvent être synonymes de repêchage. J’entends dire que de nombreux clubs du championnat, déjà sauvés, sont en proie à de sérieux problèmes budgétaires et pourraient être relégués administrativement.

Le dernier match de la saison, contre Niort, samedi 18 mai 2024, aura donc un vrai intérêt, à vos yeux ?

Oui. Après, Niort (3^e, 55 points) est toujours en course pour la 2^e place, donc on n’a vraiment de chance. Nous allons l’aborder comme une « finale », avec sans doute des entrées gratuites, comme contre Nancy, ce qui nous avait permis d’accueillir 1 500 personnes au stade René-Fenouillère, soit 1/6^e de la population d’Avranches, tout de même. On veut clôturer du mieux possible cette saison extrêmement compliquée, sur et en dehors du terrain, pour finir le championnat la tête haute. Il faut aller au bout du bout, rien n’est encore perdu.

« L’impression que des équipes faussent ce championnat »

Que retenez-vous de cette soirée et de cette fin de saison ?

On a un peu l’impression que des équipes faussent ce championnat, par leurs soucis budgétaires ou leur manque d’implication dans cette fin de saison. Et, ce soir, je pense aux 3 points que nous n’avons pas pu récupérer sur tapis vert, contre Villefranche (13^e, 38 points)… Si on les avait, ce ne serait pas pareil. Cette affaire risque de nous coûter vraiment très cher, même si, juridiquement, on ne lâche rien.

Sportivement, la mission maintien de Michel Audrain est un échec.

Je pense surtout que nous l’avons fait venir un peu trop tard, car il a tout de même réussi une belle série en termes de points, depuis mi-mars 2024, et a permis aux joueurs de renouer avec la victoire. Ce fut largement plus positif que le reste de la saison. Et je suis satisfait du comportement des joueurs depuis son arrivée.

Michel Audrain sera-t-il l’entraîneur d’Avranches, en N2 ?

On ne sait pas, nous n’avons pas encore évoqué ce sujet.

Xavier Gravelaine restera-t-il directeur sportif de l’USA après cette saison 2023-2024 ?

Xavier ne partira pas, j’en suis sûr. Tout simplement car nous parlons déjà de la saison prochaine. Nous aurons d’ailleurs une grosse réunion, dès lundi 13 mai 2024, et nous verrons tous les joueurs pour évoquer la saison 2024-2025.

« Concernant l’effectif, nous allons repartir d’une feuille blanche »

Même si vous misez sur un repêchage administratif en National cet été 2024, les joueurs, eux, vont se montrer plus pragmatiques et ne voir que la relégation officielle en N2…

Oui, d’autant plus que le repêchage du 13^e pourrait n’être acté qu’en juin, voire juillet 2024, ce qui est très tard pour bâtir une équipe de National prête pour reprendre le championnat à la mi-août 2024. Ça va être compliqué et, quoi qu’il arrive, si les joueurs sont en vacances en juin 2024, ce ne sera pas le cas pour nous, les dirigeants. Une chose est certaine, concernant l’effectif de la saison 2024-2025 : nous allons repartir d’une feuille blanche. Même si un petit noyau de joueurs devrait rester, nous allons nous orienter sur un tout autre projet, davantage porté sur du long terme. Mais avant ça, il faut aussi finaliser le budget, car même si nous ne sommes pas dans la situation des clubs les plus mal en point du championnat, financièrement, personne n’est à l’abri. Nous passons d’ailleurs devant la DNCG le mardi 28 mai 2024.

Comme vous venez de l’évoquer, ce ne fut pas une saison facile pour votre club, avec le décès de Gilbert Guérin, président emblématique, fin octobre 2023.

Je pense évidemment à Gilbert, ce vendredi soir. Je sais, aussi, qu’il nous aurait dit de ne rien lâcher, car tout est possible. Nous nous sommes maintenus au bout de la dernière journée, la saison dernière, et force est de constater que, après deux saisons à 6 relégations, nous avons été vaincus à l’usure, à cause de cette vaste réforme des championnats.

Football. National. Avranches : finir 13e pour être repêché, simple mirage ou véritable option ?

Malgré leur victoire (2-0) à Cholet, lors de la 33e et avant-dernière journée du championnat de National, vendredi 10 mai 2024, les joueurs de l’US Avranches restent à 4 points du premier non relégable, Châteauroux, et sont relégués en N2. Relégués « sportivement », insistent les dirigeants du club, qui misent sur l’obtention de la 13e place, à l’issue de l’ultime journée du championnat, pour avoir une chance d’être repêchés administrativement.

Les joueurs de l’US Avranches (Manche, National) sont « sportivement » relégués en N2… mais espèrent se sauver en étant repêchés administrativement ces prochaines semaines. | ARCHIVES JEAN-LOUIS RAULT

Les joueurs de l’US Avranches se sont imposés (2-0) sur la pelouse de Cholet, pour la 33^e et avant-dernière journée du championnat de National, vendredi 10 mai 2024. Mais les Manchois sont tout de même relégués en N2, restant à 4 points du premier non relégable, Châteauroux (12^e, 42 points). Relégués « sportivement », insistent les dirigeants du club, qui misent tout, désormais, sur l’obtention de la 13^e place à l’issue de l’ultime journée du championnat : si un club maintenu en National venait à être rétrogradé administrativement pour raisons budgétaires, le premier relégué pourrait, en effet, être repêché. Et tous les regards se tournent vers le FC Rouen (6^e, 49 points), englué dans un marasme financier depuis plusieurs mois. Le club manchois a-t-il raison d’y croire, ou est-ce un simple coup de communication ? On fait le point sur ce qui est vrai… et ce qui est faux.

Avranches est reléguée en N2

VRAI. Sportivement, c’est fini. La victoire (3-1) de Châteauroux sur le terrain de Nancy (5^e, 50 points) permet aux Berrichons, premiers non relégables, de conserver 4 points d’avance sur l’USA. Même en cas de victoire des Manchois sur Niort (3^e, 55 points), à Fenouillère, samedi 18 mai 2024, conjugué à une défaite à domicile de Châteauroux face à la lanterne rouge, Cholet (18^e, 29 points), les joueurs de Michel Audrain viendraient mourir à un petit point du maintien.

Avranches jouera en N2 la saison prochaine

FAUX. Eh non, ce n’est pas si simple. Dans un championnat où de nombreux clubs sont en proie à d’immenses difficultés financières (Châteauroux, Rouen et Marignane, notamment), et pour lesquels la DNCG pourrait sortir le carton rouge au cours des prochaines semaines, l’identité des 6 clubs relégués en N2 pourrait finalement être connue bien après la 34^e journée. Si un club maintenu en National venait à être rétrogradé administrativement pour raisons financières, le 13^e du championnat, premier relégable, pourrait être repêché.

Le repêchage du premier relégable serait une première

FAUX. Ce scénario s’est déjà produit en National, et pas plus tard que l’an dernier. Nancy avait terminé 13^e de la saison 2022-2023, avant d’être finalement repêché, mi-juillet 2023, après l’exclusion de Sedan, 7^e du classement, de tous les championnats nationaux, sur décision du gendarme financier du foot français.

Avranches pourrait se sauver « grâce » au FC Rouen

VRAI. De tous les clubs du championnat au bord du gouffre, c’est le voisin haut-normand qui est dans la pire des situations. Enquête ouverte pour suspicion d’abus de biens sociaux, perquisitions, placement en cessation de paiements, dette de plus de 2 millions d’euros, salaires d’avril 2024 toujours pas versés, repreneur potentiel qui se fait attendre… Le club présidé par Charles Maarek pourrait déposer le bilan dès la semaine prochaine, et donc libérer une place pour le maintien.

Les dirigeants de l’USA ont raison d’être optimistes

FAUX. On ne peut pas en vouloir à Nicolas Leroux, président, et à Philippe Blin-Lebreton, directeur général, de répéter à l’envi que le maintien est encore possible, en pointant du doigt la situation du FC Rouen. Mais si le club seinomarin est, en effet, à l’agonie, son sauvetage de dernière minute est toujours possible, pour plusieurs raisons. Déjà, deux hommes d’affaires, Emmanuel Villette et Jean-Baptiste Fiscel, se sont placés dans la position de repreneurs potentiels ; ensuite, c’est le club phare d’une des trois plus grandes villes de Normandie, et l’affaire prend un tournant politique : Nicolas Mayer-Rossignol, maire PS de Rouen, s’implique dans le dossier de la reprise et devait rencontrer Fiscel, cette semaine. À deux ans des élections municipales de 2026, ça ferait tache de laisser mourir le club historique de sa ville.

Une victoire contre Niort suffira pour finir 13^e

FAUX. Si le FC Rouen venait à disparaître du National, encore faut-il que l’USA termine bien 13^e du classement. Et ce ne sera pas facile : non seulement les hommes d’Audrain devront tenir tête aux Niortais, qui viendront à Fenouillère avec la possibilité d’obtenir leur montée en Ligue 2, mais il faudra également garder un œil sur le match Villefranche - Nancy. Actuellement 13^es, les Caladois sont à égalité de points avec l’USA, mais bénéficient d’un meilleur goal-average particulier. En clair, si les deux clubs terminent la saison avec le même nombre de points, Villefranche restera devant Avranches. Une victoire de l’USA contre Niort pourrait donc ne pas suffire.

Avranches devra se montrer (très) patiente pour connaître son avenir

VRAI. La saison 2023-2024 se terminera officiellement ce samedi 18 mai 2024, mais si l’avenir du FC Rouen débouche sur un long feuilleton, ce sera autant de temps d’indécision pour l’USA, si elle prend cette fameuse 13^e place. L’an dernier, Nancy avait donc dû attendre la mi-juillet 2023, à peine un mois avant le début de la saison 2023-2024, pour avoir la confirmation qu’elle restait bien en National. Dans ces conditions, comment préparer sereinement une saison ? Comment construire un effectif, si celui-ci ne sait pas s’il évoluera en National ou en N2 ?

Dans tous les cas, une page va se tourner à l’US Avranches

VRAI. C’est une petite phrase lâchée par le président Leroux, ce vendredi 10 mai 2024, après la victoire à Cholet, qui en dit long : « Concernant l’effectif de la saison 2024-2025, nous allons repartir d’une feuille blanche. Même si un petit noyau de joueurs devrait rester, nous allons nous orienter sur un tout autre projet, davantage porté sur du long terme. » Car, sans surprise, l’immense majorité des joueurs actuels, sans doute peu intéressés par la longue attente d’un rebondissement heureux, devrait quitter la Manche ces prochaines semaines pour trouver un club évoluant au moins en National. Ce qui pourrait aussi déboucher sur une toute nouvelle philosophie de recrutement pour le club, habitué depuis dix ans à n’attirer des joueurs qu’en prêt ou pour une saison. Une instabilité permanente qui aura longtemps fonctionné, oui, mais qui aura atteint ses limites, cette année, dans un championnat où le niveau et les enjeux n’ont jamais été aussi élevés.

Football. National. Quelle que soit l’issue de la saison, une page va se tourner à l’US Avranches

Malgré leur victoire (2-0) à Cholet, lors de la 33e et avant-dernière journée du championnat de National, vendredi 10 mai 2024, les joueurs de l’US Avranches sont relégués en N2. Même si les dirigeants du club misent sur l’obtention de la 13e place, à l’issue de l’ultime journée du championnat, pour avoir une chance d’être repêchés administrativement, il faut s’attendre à de profonds changements dans le fonctionnement de l’USA, ces prochaines semaines.

Michel Audrain, entraîneur de l’US Avranches (Manche, National) depuis mi-mars 2024, restera-t-il sur le banc manchois en cas de relégation définitive en N2 ? | JEAN-LOUIS RAULT

C’est une petite phrase lâchée par le président Nicolas Leroux, après la victoire à Cholet, qui en dit long : « Concernant l’effectif de la saison 2024-2025, nous allons repartir d’une feuille blanche. Même si un petit noyau de joueurs devrait rester, nous allons nous orienter sur un tout autre projet, axé sur du long terme. » Car, sans surprise, l’immense majorité des joueurs actuels, sans doute peu intéressés par la longue attente d’un rebondissement heureux, devrait quitter la Manche ces prochaines semaines pour trouver un club évoluant au moins en National. Ce qui pourrait déboucher sur une toute nouvelle philosophie de recrutement pour l’USA, habituée depuis dix ans à n’attirer des joueurs qu’en prêt ou pour une saison.

Une instabilité permanente qui aura longtemps fonctionné sous Gilbert Guérin, président emblématique décédé fin octobre 2023, mais qui aura atteint ses limites, cette année, dans un championnat où les enjeux n’ont jamais été aussi élevés. Gilbert Guérin qui était d’ailleurs dans bien des têtes, ce vendredi soir. « Cette situation m’attriste sincèrement, glisse l’entraîneur Michel Audrain. Pour lui, pour son épouse, pour sa famille. » En voulant se battre même après la relégation sportive, c’est comme si les dirigeants voulaient lui rendre hommage. « Je pense évidemment à Gilbert, rajoute Leroux. Je sais, aussi, qu’il nous aurait dit de ne rien lâcher, car tout est possible. »

Quel avenir pour Michel Audrain ?

En attendant, il faut bien commencer à préparer une descente en N2. « Je n’ai pas encore parlé de mon avenir avec la direction, avance Audrain. Si le club s’était maintenu sportivement en National, dans l’euphorie, je pense que je serai resté. Je suis arrivé ici, mi-mars 2024, pour une mission de deux mois dont l’objectif était de sauver le club. Si l’on devait repartir en N2, ce serait une grosse déception pour moi. Un échec. »

Nicolas Leroux, à l’origine de l’arrivée d’Audrain après avoir limogé Damien Ott, n’est pas aussi sévère : « Je pense surtout que nous avons fait venir Michel un peu trop tard, car il a tout de même réussi une belle série en termes de points, depuis mi-mars 2024, note le président. Il a permis aux joueurs de renouer avec la victoire. Ce fut largement plus positif que le reste de la saison. Et je suis satisfait du comportement des joueurs depuis son arrivée. »

Leroux qui confirme, d’ores et déjà, que Xavier Gravelaine, directeur sportif depuis deux ans, resterait au pied du Mont. « Xavier ne partira pas, j’en suis sûr, lâche le président. Tout simplement car nous parlons déjà de la saison prochaine. »

Des dirigeants qui s’attendent à vivre des semaines longues et indécises, si jamais le feuilleton FC Rouen venait à traîner en longueur. L’an dernier, Nancy avait attendu la mi-juillet 2023, à peine un mois avant le début de la saison, pour avoir la confirmation qu’elle restait en National. Dans ces conditions, comment préparer sereinement une saison ? Comment construire un effectif, si celui-ci ne sait pas s’il évoluera en National ou en N2 ? « Avant tout ça, il faut aussi finaliser le budget, car même si nous ne sommes pas dans la situation des clubs les plus mal en point du championnat, financièrement, personne n’est à l’abri, rappelle Leroux. Nous passons d’ailleurs devant la DNCG le mardi 28 mai 2024. »