National. Mathis Lemeray (US Avranches) : « Après la défaite à Marignane, on s’est dit les choses »

Les joueurs de l’US Avranches (Manche) reçoivent Dijon (Côte-d’Or) pour la 19e du championnat de National, à Fenouillère, vendredi 2 février 2024, à 19 h 30. Un choc pour les Manchois (11es, 22 points) face à l’une des grosses écuries de la saison (6e, 26 points). Pour réussir un nouveau pas vers l’objectif du maintien, les Avranchinais devront déjà ne pas prendre de but. Ce à quoi va s’appliquer le défenseur normand Mathis Lemeray (22 ans, 1m86), originaire de Cherbourg (Manche).

Mathis Lemeray, défenseur de l'US Avranches (Manche, National) pour la saison 2023-2024. | ARCHIVES JEAN-LOUIS RAULT

« Il faut que l’on soit moins gentil »

Deux semaines ont passé depuis le naufrage de l’USA à Marignane. Dans le Sud, Damien Ott avait pointé du doigt la « grosse fragilité » de sa défense, une nouvelle fois en grande difficulté hors de ses bases. Un constat partagé par le défenseur central Mathis Lemeray, qui reconnaît que lui et ses jeunes partenaires possèdent une marge de progression. « On a bien analysé cette défaite et on s’est dit les choses, confie le natif du Nord-Cotentin. Il faut qu’on soit moins gentil et qu’on aille plus au charbon sur ce genre de match charnière. »

Au repos le week-end dernier, l’équipe avranchinaise a eu l’occasion de travailler son secteur défensif à l’entraînement. « On a insisté sur ce domaine. Il faut qu’on déteste encore plus prendre un but. On doit progresser là-dessus », reconnaît le joueur de 22 ans. L’effectif sud-manchois a pu en partie se rassurer contre l’US Granville (Manche, N2), vendredi 26 janvier 2024, en match amical (victoire, 2-0). « La consigne était de ne pas prendre de but, ce qui a été bien respecté. C’était plutôt intéressant, et ça a permis à tout le monde de rejouer. »

« C’est ma meilleure saison pour l’instant »

Apparu déjà à 15 reprises (5 cartons jaunes) dans cette saison 2023-2024, Mathis Lemeray prend de l’épaisseur pour sa troisième saison avec l’équipe première. « Je me sens bien. C’est ma meilleure saison pour l’instant, mais je peux m’améliorer sur de nombreux aspects. Je dois notamment gagner en méchanceté », remarque-t-il. Le Manchois espère contribuer au maintien de son équipe, qui possède deux points d’avance sur la zone rouge. Cela débute dès ce vendredi contre Dijon (6^e, 26 points). L’USA pourra compter sur son portier Anthony Beuve, de retour de suspension. « Nathan (Bisson) a fait un super intérim, salue l’ex-joueur de Montebourg. On a réussi à gagner avec lui. Maintenant, Anthony est précieux. On sait quand il est là. »

Unique recrue hivernale, le milieu Jessy Pi va faire ses grands débuts avec Avranches… contre son ancienne équipe. « Il va nous apporter toute son expérience. Quand on voit son CV, on ne peut que l’écouter quand on est un jeune joueur », souligne Lemeray.

Les joueurs de Damien Ott, humiliés au match aller (5-2, vendredi 25 août 2023), auront à cœur d’afficher un visage conquérant. « On est prêt à repartir de l’avant, on se doit de relever la tête, lâche Lemeray. Prendre cinq buts, ça nous avait piqués au vif. On doit se venger. »

Le groupe d’Avranches. Beuve, Bisson - Launay, Lemeray, Rabuel, Hamard, Fofana - Smith, Pi, Pierre, Tertereau, Magnon - Kerouedan, Fage, Jean, Remars, Tshipamba. Entraîneur : Damien Ott.

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Arnold Temanfo (défenseur du DFCO) : "Essayer de s'éloigner du bas"

« En National, les séries sont importantes, on espère enchaîner sur un troisième match sans défaite, voir une deuxième victoire, pour monter au classement. On va essayer déjà de s’éloigner du bas, pour pouvoir regarder vers le haut fin février-début mars. Il n’y a aucun match facile en National, je ne savais pas qu’ils n’avaient jamais perdu à domicile, j’espère qu’on leur infligera la première. La confiance on l’a toujours eu, on sait qu’on a des grosses qualités, parfois la mayonnaise ne prend pas. Il reste 16 matches pour coller à notre objectif qui n’était pas de jouer le maintien (…) Concernant Axel (Drouhin), c’est une nouvelle charnière, on essaie de bien communiquer, et j’essaie de l’accompagner sachant que j’ai plus d’expérience. On prend quand même beaucoup de buts, et même si on fait des bons matches, on a envie, quand on est défenseur, d’en prendre moins. »

National. « Une soirée difficile » : Avranches n’a pas vu le jour contre Dijon

Nettement battus à Marignane (4-1) mi-janvier, les Bleu et Blanc ont subi la même déculottée, ce vendredi 2 février, face aux Bourguignons (1-4). Les Manchois inquiètent.

Dans le brouillard, Avranches a concédé sa première défaite de la saisonà domicile, ce vendredi 2 février. | JEAN-LOUIS RAULT

Après la fessée reçue par les siens à Marignane (4-1), le 19 janvier dernier, Damien Ott avait appelé son groupe « à se remettre en question, à se sentir responsable » et, surtout, à « se remobiliser » pour s’offrir une bouffée d’air frais comptable.

Face à Dijon, candidat naturel à la remontée en Ligue 2, l’US Avranches savait que son « opération rachat » allait être délicate et elle en a eu le cœur net. Car les Avranchinais ont encore lourdement chuté, ce vendredi 2 février, face aux Bourguignons (1-4), et n’ont surtout rien montré. « C’est une soirée difficile, on a été de nouveau fragile. Nous n’avons résolu le problème, il faut trouver les solutions et continuer à travailler », déclare Damien Ott, l’entraîneur d’Avranches.

Le néant à tout niveau en première mi-temps

Une première défaite à la maison que l’on a rapidement vue venir. Car la moutarde est montée très rapidement au nez des Avranchinais, sans leur recrue Jessy Pi, pas inscrit sur la feuille de match. Pris dans l’étau dijonnais, ils n’ont fait que subir les assauts du DFCO en première période et s’en remettaient aux arrêts d’Anthony Beuve (2’, 12, 18’). Toujours aussi balbutiante et inquiétante, la défense manchoise a cédé après le quart d’heure de jeu sur une tête de Rayan Souici (0-1, 17’). « Notre fébrilité défensive est très inquiétante. Et puis c’est toujours les mêmes scénarios : on prend des buts en première mi-temps qui fracassent tout. Cela prouve que ce n’est pas un accident, mais qu’il y a un problème de structure. Le débat est difficile », pense Damien Ott.

Avant de craquer deux fois, coup sur coup, avec des réalisations de Nassi (37’, 0-2) et Fdaouch (40’, 0-3), profitant de la passivité locale derrière. Offensivement, ce n’était pas vraiment mieux, Avranches n’existait pas. Sans idée, les coéquipiers de Tshipamba ne pouvaient même pas compter sur des fulgurances individuelles. Robin Risser, le portier du DFCO, n’avait, jusqu’ici, même pas pu se réchauffer les gants dans ce brouillard ambiant. C’est dire.

En deuxième mi-temps, et malgré des changements, l’USA a été un poil mieux, mais a continué les approximations. Si Kerouedan avait réduit la marque sur penalty (1-4, 79’ sp), Dijon était toujours aussi sérieux, et ne s’était pas privé avant ça de punir encore Avranches d’une frappe barre rentrante de Chahid (0-4, 58’) pour enfoncer encore la tête locale sous l’eau. Un deuxième revers de rang donc et une première à la maison qui fait mal à l’USA, qui semble être bien malade.

AVRANCHES – DIJON : 1-4 (0-3).
Arbitre : M. Chapapria.

BUTS. Avranches : Kerouedan (79’, sp). Dijon : Souici (17’), Nassi (37’), Fdaouch (40’), Chahid (59’).
AVERTISSEMENT. Dijon : Temanfo (66’).
AVRANCHES. Beuve (cap.) – Launay (Hamard, 63’), Rabuel, Lemeray, Fofana – Smith, Magnon, Pierre – Kerouedan, Tshipamba (Remars, 63’), Jean (Tertereau, 46’). Entraîneur : Damien Ott.
DIJON. Risser – Ariss, Temanfo, Drouhin, Makutungu – Souici, Chahid, Marié (cap., Onana Etoga, 70’) – Nassi (Ben Fredj, 60’), Schur (Moco, 82’), Fdaouch (N’Chobi, 70’). Entraîneur : Benoit Tavenot.

National. « On a des briques, mais pas le ciment » : l’US Avranches, attention fragile !

Une nouvelle fois inquiétante contre Dijon (1-4), vendredi 2 février, l’US Avranches est plongée dans le doute après deux lourds revers de rang. La friabilité défensive actuelle des Manchois interroge.

Lourdement battus sur les deux dernières journées, Mattéo Rabuel et Avranches sont en plein brouillard. | JEAN-LOUIS RAULT

Depuis deux journées, c’est opération portes ouvertes à l’US Avranches. Que ce soit face à Marignane ou Dijon, les Manchois ont reçu le même tarif (4-1), mais ont surtout affiché les mêmes maux : une fébrilité défensive alarmante, un manque d’envie et de consistance.

Deux faillites collectives qui laissent l’entraîneur Damien Ott dubitatif. « C’est vraiment inquiétant car on prend l’eau dans les grandes largeurs… On rentre dans une problématique pas simple car là, le 2 février, je n’ai pas encore trouvé la solution, avoue-t-il. Cela fait deux matches que nous avons une fragilité extrême et c’est toujours les mêmes scénarios (Epinal, Marignane, Dijon…). Ce n’est pas un accident, mais un problème de structure. On a des briques, mais pas le ciment et ça me perturbe », poursuit Damien Ott, un brin déboussolé.

« On n’a pas de solidité »

Pour résoudre l’équation, il faut prendre le problème à la base. Le chef d’orchestre manchois a mis des mots dessus, vendredi 2 février, après la gifle reçue à la maison contre Dijon (1-4) : « On n’a pas de solidité et je parle des onze joueurs. La ligne défensive ne dégage pas ce qu’elle doit dégager, le milieu pareil et les attaquants ne pèsent plus assez pour menacer l’adversaire. »

Avranches a concédé sa première défaite de la saison à domicile, vendredi 2 février. | JEAN-LOUIS RAULT

Pire défense de National (32 buts encaissés), les Normands font en effet preuve d’un manque de rigueur derrière, en témoignent les boulevards laissés aux attaquants dijonnais sur les deux derniers buts en première mi-temps. Et les nombreuses approximations techniques. « En National, c’est chirurgical. À chaque erreur, on prend un but, assure Mattéo Rabuel. Je ne pense pas que ce soit un manque de confiance. Le problème, c’est la niaque, c’est l’envie », enchaîne le défenseur central.

« Il n’y a pas de crise à Avranches »

Si l’US Avranches est encore dépourvue de Victor Daguin et d’Emeric Dudouit (blessés) dans l’entrejeu, la moyenne d’âge très basse des Manchois sur la base arrière (22 ans) peut-elle expliquer cette fragilité constante ? « C’est peut-être un facteur, lâche Rabuel. Mais c’est un championnat où l’on prend vite de l’expérience. Et justement, quand on est jeune, on devrait avoir encore plus envie d’aller au charbon sur le terrain. »

Les deux dernières prestations avranchinaises sont, certes, inquiétantes, mais l’orage n’est peut-être que de passage. Mattéo Rabuel en est convaincu : « On n’est pas malades, il n’y a pas de crise à Avranches. On va se battre avec nos armes et on va aller chercher ce maintien », assure le défenseur de 23 ans.

Pour ça, il faut des points et Avranches en a grand besoin (12^e, à deux longueurs du premier relégable). Prochaine opportunité d’en prendre contre Nîmes pour l’USA, vendredi 9 février, hors de ses bases, là où le bât blesse (une victoire en dix déplacements).