Avec maîtrise et efficacité, le Racing a décroché trois points face à Avranches qui lui permettent de prendre la tête du National. Il peut envisager ses trois déplacements à venir avec appétit.
S’il a (un peu) joué à se faire peur, le Racing s’est construit un succès mérité, hier, pour son dernier match de l’année à la Meinau.
Le suspense a duré jusqu’au coup de sifflet final puisqu’il n’est pas parvenu à doubler la mise après avoir trouvé l’ouverture sur sa première incursion. Mais la bande à Dugué n’a pas volé sa première place de ce matin, liée à l’impossibilité pour le Belfort - Luçon d’aller à son terme hier (*) mais aussi à sa capacité à condamner toute adversité à une forme d’impuissance.
Les premières initiatives alsaciennes ont été dévastatrices
Dans une Meinau frigorifique, le Racing s’est révélé engourdi en son début de match mais s’est vite rendu compte qu’il n’y avait aucun intérêt à rester à l’arrêt.
Si le réveil a mis un temps à sonner – une petite dizaine de minutes -, les premières initiatives alsaciennes ont été dévastatrices. En imposant sa puissance physique dès que l’occasion s’est présentée, la victoire s’est dessinée. Kante n’a même pas eu à sauter pour dominer dans la surface de réparation et décroiser le ballon, botté sur corner par Pouye, d’un coup de tête bien senti. Damien Ott en a été désolé : « C’est dur quand l’adversaire a une tête de plus que toi », a regretté le coach d’en face.
Dès lors, la deuxième défense du National n’avait plus qu’à contenir la meilleure attaque pour envisager une septième victoire.
Mais les Strasbourgeois ne se sont pas contentés de si peu, empêchant leurs adversaires de s’exprimer. Un coup franc de Lienard a matérialisé le souci des Bleus d’aller au-delà d’une gestion minimaliste, Kante n’étant pas loin du doublé de la tête sur le coup (24e ).
L’attention a été inspirée car le 3-5-2 avranchinais n’a jamais complètement cédé à la frilosité en dépit des régulières paniques constatées dans sa surface. Le Racing a longtemps eu une main mise sans partage, entretenue par des duels invariablement remportés et Avranches n’a pas su où donner de la tête, cuit à l’étouffée par la débauche d’énergie locale.
En une soirée à faire aimer le vin chaud à un amateur de grand cru, les Bleus ont un peu baissé de pied après la pause même si Lienard a été l’auteur d’un joli coup franc des 25 mètres que Beuve a écarté de sa lucarne (53e ), et Pouye n’a pas trouvé le cadre sur sa frappe du gauche déclenchée depuis l’entrée de la surface (60e ).
Petit moment de flottement
« Avranches s’est réveillé et nous a mis en difficulté, a considéré le capitaine du RCS, Ernest Seka. Mais on essaye d’être costaud, du mieux possible. » Les Strasbourgeois ont peut-être eu le tort de ne pas se mettre à l’abri et Oukidja a dû être vigilant pour repousser la frappe cadrée de Thiare au sortir d’un double une-deux avec Niakate.
Ce petit moment de flottement a eu le don de contrarier un Jacky Duguépéroux qui a décidé de lancer Grimm pour verrouiller un peu plus son schéma. Le changement a conduit le Racing à ramener le danger dans la surface normande et à vivre en père peinard sa fin de rencontre.
« On n’a pas vraiment été mis en danger, a apprécié Jacky Duguépéroux. Au nombre d’occasions, il n’y a pas vraiment photo. Mais il faut rester vigilant, trois déplacements difficiles nous attendent. » Ses protégés peuvent les aborder en s’appuyant sur quelques habitudes qui font sans doute envie à d’autres : ils terminent invaincus à la Meinau en 2015, après 17 rencontres, ils sont sur une série de 12 matches sans défaite en National et les filets alsaciens n’ont pas tremblé depuis 11h15.
En déplacement à Luçon, puis Bastia puis Amiens au mois de décembre, le Racing risque d’en baver. Mais il peut l’envisager ces échéances avec le sourire et dans le confort de ses cinq points d’avance sur la 4e place. D’autant qu’il est, paraît-il, encore plus efficace à l’extérieur.