Football. US Avranches (National) : Florian Bianchini attend le football champagne

« Ça ne peut pas continuer comme ça »

Sevrés d’occasions et de buts depuis trois matches désormais, les Avranchinais bossent en ce sens et articulent leurs entraînements dans cette veine. « Il n’y a pas de manques de connexions offensivement, mais on se confronte à des défenses très renforcées. Il faut trouver la bonne formule, souligne l’entraîneur de l’USA Frédéric Reculeau, conscient de la frustration de ses hommes. Les attaquants sont agacés, mais ils ne sont pas impatients. Ils sont conscients de la situation et j’essaie de trouver des leviers pour remédier à ça. »

Florian Bianchini fait évidemment partie de cette réflexion. Malgré son jeune âge, le Rémois prêté par Amiens sait prendre le recul pour analyser. Question de maturité précoce. « On commence à avoir l’habitude de se confronter à des défenses très compactes, confie le joueur. Cela fait trois matches que l’on ne marque pas et ça ne peut pas continuer comme ça. »

Frédéric Reculeau : « On est plus dans le travail psychologique que footballistique le concernant »

Son coach abonde dans son sens, mais souhaiterait en voir encore plus de la part de son ouaille au talent indéniable. « Il a besoin d’espaces pour s’exprimer. Il a brillé sur les trois premiers matches, mais il a des difficultés dans les petits périmètres. Florian fait partie de ces joueurs qui doivent s’améliorer sur ce plan-là, explique Frédéric Reculeau. C’est un garçon ultra-athlétique, qui va très vite. Il a cette puissance qui permet d’éliminer l’adversaire. À l’inverse, il ne parvient pas aujourd’hui à mettre toutes ses qualités en évidence. On est plus dans le travail psychologique que footballistique le concernant. S’il nous a été prêté par Amiens cette saison, cela prouve qu’il n’avait pas encore la maturité pour évoluer en Ligue 2. »

Le mental, une donnée loin d’être anodine à 20 ans lorsqu’on possède des qualités intrinsèques d’un footballeur moderne. « Il faut qu’il se donne les moyens car on sent un gros potentiel. Ce n’est pas une question de confiance, mais il s’appuie trop sur ses acquis, notamment dans les entraînements, affirme Reculeau. C’est la même chose avec tous les jeunes joueurs. Ils se sentent bien, ils sont en bonne santé et ne comprennent pas tout le temps qu’ils peuvent s’améliorer sur d’autres plans. C’est toute une approche d’échanges pour leur apprendre à grandir. »

« On travaille déjà sur cet aspect mental, même si je ne ressens pas le besoin d’évoluer là-dessus, reprend Florian Bianchini. Mais sur le plan collectif, c’est sûr que c’est important pour ne pas tomber dans une spirale négative. » La bonne parole. En attendant les répercussions sur le terrain.

Ouest-France Alan DE SILVESTRI. Publié le 12/09/2021 à 10h53