Trois questions à

Anthony Beuve, 35 ans, gardien de but de l’US Avranches.

Il y a eu beaucoup de départs et d’arrivées cette saison, comment appréhendez vous cette nouvelle équipe ?

Un peu dans l’inconnu. C’est une nouvelle équipe. Il y a eu beaucoup de changement donc forcément on doute et on se pose pas mal de questions. On a pu se jauger sur les matches de préparation. Il y a eu du bon et du moins bon notamment contre Saint-Brieuc (N2) lors du dernier match. Après, ce n’est que le début. Il faut le temps que tout se mette en place. Personnellement, j’ai loupé les deux derniers matches de préparation à cause d’une douleur au genou donc c’est d’autant plus difficile de créer des automatismes. Il faut aussi que les nouveaux arrivants prennent la température d’un championnat national. Certains ont très peu de temps de jeu même s’ils ont joué dans des divisions plus hautes. C’est assez pénalisant de changer d’effectifs tous les ans mêmes si le recrutement est en adéquation avec la philosophie du club. L’année dernière, on a eu un très bon groupe c’est ce qui nous a permis de décrocher le maintien. Je pense que cette année, on repart sur les mêmes bases. Il faudrait qu’on arrive à avoir quelques bons résultats dans ce début de championnat pour arriver à solidifier le groupe.

Après le départ de Formose Mendy, pensez-vous que ce soit le bon moment pour vous de prendre le rôle de capitaine ?

Je ne sais pas si c’est le bon moment mais ça s’est fait naturellement sur les premiers matches amicaux. J’ai endossé ce rôle sans vraiment qu’on en discute ensemble mais cette décision reste en suspens. Lors du premier passage du coach à Avranches (Damien Ott a entraîné le club de 2015 à 2018 avant de revenir en 2022) tout s’est très mal passé. J’étais capitaine et il m’a retiré le brassard, certainement à cause du manque de résultats. Forcément, il y a eu des tensions entre nous mais depuis son retour, tout va pour le mieux. Aujourd’hui, je suis prêt à reprendre ce rôle mais uniquement si on y trouve une volonté commune. Si ça se fait, je veux que ce soit une décision prise à 100 %. S’il a le moindre doute, je préfère céder ma place pour éviter les reproches à la moindre erreur.

Après dix saisons passées au club, avez-vous parfois des envies d’ailleurs ?

J’ai certainement fait ma meilleure saison l’année dernière et ce n’est pas pour autant que je suis parti ailleurs. Je n’avais pas forcément de propositions plus intéressantes alors que j’ai réalisé une excellente saison. Si un jour une meilleure proposition s’offre à moi, j’y réfléchirai mais je ne partirai pas pour avoir la même chose. J’ai créé une routine ici qui est assez intéressante et une certaine stabilité familiale. À 35 ans, ce n’est pas quelque chose qu’on veut perdre. Il y a dix ans en arrière, je dirai pourquoi pas. Maintenant, j’aborde les saisons sans pression. Le championnat, je le connais par cœur, j’ai plus davantage que les autres à ce sujet et ce club fait partie de mon histoire. Les tribunes ne sont pas forcément pleines, les supporters ne sont pas les plus présents et les plus bruyants mais on sait pourquoi on est là et pourquoi on se donne à fond sur le terrain. Même si Gilbert (Guérin) râle souvent, qu’on gagne ou qu’on perde, il mérite qu’on se donne à fond pour le club et qu’on lui rende l’appareil de ce qu’il fait pour nous.

C’est à cela que les Chamois niortais, de retour après onze saisons en Ligue 2, doivent s’attendre. Considérablement rajeuni, l’effectif devra faire face, semaine après semaine, à des joueurs aguerris, qui ont pour la plupart plusieurs saisons chez les pros derrière eux.  Pendant notre préparation, on a joué trois équipes de National : Châteauroux, Avranches et le Red Star. J’espère que l’adversaire dira la même chose de nous, mais j’ai vu des bons joueurs : des attaquants, des milieux qui ont de l’expérience… , observe Philippe Hinschberger, le nouvel entraîneur deux-sévrien.  Et ce sont des équipes taillées différemment de nous. On a trois joueurs de plus de trente ans (et même de plus de 25 ans, NDLR), les autres en ont trois de moins de 23 ans. Notre équipe est très très jeune, et donc perfectible, avec des imperfections qu’il faudra gommer par autant de dynamisme et d’enthousiasme. 

Une charnière M’Bondo – Benchamma expérimentale

Le 22 juillet, après une demi-douzaine d’heures de bus et dans un contexte incomparable, les Chamois étaient revenus la queue entre les jambes de leur déplacement à René-Fenouillère (2-0).  Notre première mi-temps n’était pas terrible, on a énormément souffert, mais peut-on demander de la performance quand on s’est fait six heures de voyage ? Certainement que non , assure l’ancien entraîneur d’Amiens.  En deuxième mi-temps, c’était un petit peu mieux, aussi en raison des changements de l’adversaire. Mais c’est une équipe complète avec des joueurs matures, à l’image de Dudouit, qui était souvent titulaire à Dunkerque il y a encore peu de temps. Et elle est solide dans tout ce qu’elle fait. 

La solidité, c’est justement ce que pourrait craindre Niort, orphelins de Passi, Kilama et Conte, partis vers d’autres cieux, et de Célestin et Ecuele Manga, pas encore prêts à entamer une rencontre de ce niveau. Mais Philippe Hinschberger a été convaincu par sa charnière M’Bondo – Benchamma, et par  toutes les qualités  de ce dernier pour occuper ce poste qu’il connaît peu.

Sur leur gauche, ces deux-là pourront compter sur Quentin Bernard pour les accompagner dans le droit chemin.  On sait comment ils nous ont accueillis pour un match amical, donc on a une petite revanche à prendre, parce que tout ne s’est pas très bien passé , lance le nouveau capitaine, déterminé.  Le coach, le staff et moi-même, on saura motiver les troupes pour leur rentrer dedans tout de suite. 

 Je ne suis pas un grand fan des préparations , reprend Philippe Hinschberger.  On va commencer par oublier tout ce qu’on a fait. Les résultats sont plutôt positifs (trois victoires, un nul, une défaite), mais le contenu des matches n’a pas toujours été optimal. Quand on gagne au Red Star (0-1), on peut prendre trois ou quatre buts en deuxième mi-temps, il ne faut pas l’oublier. Il ne faut pas se gargariser de ces résultats : la vérité, ce sera vendredi soir à 19 h 30.  Le rendez-vous est pris, face à un adversaire qui n’a pas l’habitude de tricher.

NIORT - AVRANCHES

Ce vendredi 11 août à 19 h 30, stade René-Gaillard.

NIORT : Delecroix – Durivaux, Benchamma, M’Bondo, Bernard (cap) – Cissé, Bouekou, Renel, Olaitan – Bentil, Bakayoko. Remplaçants (à choisir parmi) : Mbiandjeu, Anaba, Zemzemi, El Hassani, Gasnier, Tormin, Inchaud, Elphege. Absents : Célestin (genou), Ecuele Manga, Abessolo Manga (n’ont pas repris).