L'équipe normande ne s'est plus imposée en championnat depuis huit journées. Une aubaine pour la Berri ? - (Photopqr/Nice Matin)
Si la Berrichonne se doit de réagir après une série de quatre matchs sans victoire – deux nuls (Amiens et Épinal) suivis de deux défaites (Marseille Consolat et Luçon) – la situation d'Avranches est beaucoup plus « périlleuse » comme l'a évoqué Damien Ott, son entraîneur, à la veille du match. En effet, la trajectoire des deux clubs s'est croisée depuis le début de l'année 2016 et après 24 journées, l'équipe normande se retrouve au bord du gouffre, à seulement un point du premier relégable, Béziers.
Surtout, les Manchois ne parviennent plus à gagner depuis le 8 janvier – c'était à domicile face à l'US Orléans (3-2) – et ont, depuis, enchaîné par quatre nuls et quatre défaites, dont la dernière en date, il y a huit jours, à Boulogne (2-0). « Nous avons récolté ce que nous avons semé », nous a expliqué Damien Ott en milieu de semaine. Le jeu d'Avranches s'est en effet peu à peu délité et les joueurs, qui disposaient en début de saison d'une fraîcheur leur permettant notamment de réciter leur football – comme lors de leur déplacement à Châteauroux (1-4, le 2 octobre) –, n'ont pas réussi à tenir le rythme.
La réception de la Berrichonne constitue donc un match capital pour Hérauville et les siens qui n'ont quasiment pas le droit à l'erreur. Une nouvelle défaite les placerait certainement dans une posture encore plus délicate même si, derrière, Béziers reçoit Sedan et que Colmar, de toute façon trop éloigné pour les rattraper ce week-end, se déplace à Belfort.
Reste qu'Avranches avait surpris bien des observateurs au match aller, la Berrichonne est donc prévenue…
La Berri s’expose à de grosses désillusions si elle continue à offrir l’avantage à ses adversaires. A Avranches (2-0), elle a encore failli défensivement.
En moins d'un mois, la Berrichonne a quasiment grillé tout son capital confiance qu'elle avait pourtant mis un certain temps à acquérir. Le 19 février dernier, après un résultat nul contre Amiens (1-1) qui avait mis un terme à une série de quatre victoires d'affilée, l'équipe de Cédric Daury pointait en quatrième position à seulement deux points du podium avec un match en retard à Épinal.
Trois journées plus tard et autant de défaites dans la musette – dans l'ordre Marseille Consolat (2-0), Luçon (0-3) et Avranches (2-0) –, le résultat dans les Vosges ayant également été entériné entretemps (match nul, 1-1), la Berrichonne a presque perdu tout espoir de figurer dans le Top 3 au mois de juin. Non pas qu'il ne reste pas suffisamment de points à distribuer pour l'atteindre mais parce que ses lacunes défensives sont telles qu'on ne voit pas comment elle pourrait y remédier en si peu de temps.
Lacunes défensives attaque aphone
A Avranches, encore une fois, la défense a péché, vendredi. Il y a toujours un garçon pour commettre une erreur individuelle qui se paie naturellement cash. Dans la Manche, c'est le capitaine, Yannick Mboné, qui a mal ajusté sa remise de la tête vers son gardien, Louis Souchaud, ce qui a profité au rusé Thiaré qui a ainsi doublé la mise. Après moins d'un quart d'heure de jeu, la Berrichonne était déjà menée 2-0. Dans ces conditions, sur un terrain qui ne favorise pas forcément les transmissions, la mission s'avère presque impossible.
Les Castelroussins, déjà coupables d'erreurs individuelles face à Luçon ou à Marseille Consolat, n'ont visiblement pas retenu la leçon. Ce n'est pas faute d'avoir été alertés par leur entraîneur qui, toute la semaine dernière encore, a insisté sur le caractère décisif du travail défensif. Afin de ne pas encaisser des buts, bien sûr, mais aussi afin de récupérer le ballon dans les meilleures conditions possibles et de se projeter rapidement chez l'adversaire.
Las, Cédric Daury n'a pas encore mangé sa casquette mais il n'a pu qu'assister, impuissant, à la désastreuse première demi-heure de son équipe en Normandie. Après un quart d'heure, la bataille était pliée. Le reste ? Oui, ça a été mieux… Mais comment faire plus moche que leur entame de match ? Surtout, les Castelroussins n'ont pas une capacité de réaction démentielle. Menés au tableau d'affichage, ils n'ont jamais été en mesure d'inverser la tendance.
Du reste, à chaque fois qu'ils se sont imposés – à neuf reprises cette saison – Oumare Tounkara et ses coéquipiers ont généralement ouvert le score rapidement. Le but le plus tardif dans ce cas de figure a été inscrit par Tait (32e) face à Dunkerque (2-0, 22 janvier). Et comme actuellement, le secteur offensif reste muet depuis trois journées et ne compense pas les carences défensives, la Berrichonne est retournée dans l'anonymat du ventre mou du National. Parviendra-t-elle à s'en extraire ? Les paris sont ouverts.
Pierre-Yves Rochcongar