Rapport du match: AVRANCHES - COLMAR | Jour 6 | NATIONAL(15/16) |
AVRANCHES | vs | COLMAR |
1 | 1 |
Date du match : vendredi 11 septembre 2015 | ||
Heure du match : 20:00 h | ||
Terrain : FENOUILLERE 1 | ||
Arbitre : Cédric DOS SANTOS (Arbitre) | ||
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DERNIÉRES NOUVELLES D'ALSACE FOOTBALL - National (6e journée) : avant Avranches – SR Colmar, vendredi (20h) « Une cicatrice à vie » Démis de ses fonctions d’entraîneur des SRC en avril dernier, Damien Ott se reconstruit à Avranches, sous l’œil bienveillant du président Gilbert Guérin. L’homme fort du club normand a découvert un coach « sur ses gardes », très marqué par sa « séparation » avec Colmar. Gilbert Guérin : « Damien Ott est dans l’échange, il a besoin de se rassurer. » L’heure des retrouvailles a déjà sonné. Vendredi, à la veille de ses 50 ans, Damien Ott aura sans doute un peu de mal à contenir son émotion, au moment d’affronter Colmar, le club qui l’a débarqué il y a à peine cinq mois, après sept saisons de bons et loyaux services. L’ex-entraîneur des SRC, désormais installé pour deux ans sur le banc d’Avranches, a choisi de rester dans sa bulle tout au long de la semaine, expliquant par SMS ne pas vouloir s’ouvrir aux médias alsaciens avant la venue de son ancienne équipe. Pour en savoir un peu plus sur l’état d’esprit de Damien Ott, il faut se tourner vers son président, Gilbert Guérin, qui livre un témoignage d’une grande authenticité. – Quels rapports entretenez-vous avec Damien Ott ? – Pour être honnête, je n’ai pas encore fini de découvrir l’homme. C’est quelqu’un de secret, qui a visiblement beaucoup souffert de sa séparation avec Colmar. Il n’a pas compris ce qui s’était passé. Voilà ce qu’il m’a confié : « J’ai eu de mauvais résultats pendant deux mois et tout a été jeté. » Il s’est fait renvoyer, alors qu’il pensait avoir la confiance de ses dirigeants. Ça l’a marqué... Désormais, il est sur ses gardes vis-à-vis du monde présidentiel. Il se méfie, à juste titre. Mais à l’inverse, moi aussi je me méfie. On s’observe... – Que voulez-vous dire ? – J’ai vécu une expérience similaire avec Richard Déziré, l’entraîneur dont je me suis séparé à l’intersaison. Je lui ai donné ma confiance et je m’en mords les doigts aujourd’hui encore. Il avait construit une secte autour des joueurs et critiquait constamment les dirigeants. « Il s’est senti trahi par des gens en qui il avait confiance » Vous savez, mon métier, c’est entrepreneur. Je me lève tous les matins à 6h pour aller travailler. Je ne me suis pas lancé dans le football pour prendre des coups ou être mis sur le banc des accusés. Je suis là pour prendre ma part de bonheur moi aussi. – Damien Ott vous parle-t-il souvent de son éviction de Colmar ? – Il en parle, oui. Mais parler, c’est une bonne thérapie. Il s’est senti trahi par des gens en qui il avait confiance. Je pense qu’il gardera une cicatrice à vie. C’est notre point commun : nous sommes tous les deux des personnes meurtries, cabossées par les relations entraîneur-président. Pour l’anecdote, je le vouvoie, alors que je n’ai jamais vouvoyé aucun coach. Mais la situation est saine. – Êtes-vous satisfait de son investissement depuis son arrivée à Avranches ? – Je n’ai aucun souci avec lui. C’est un garçon bien, honnête, intelligent, bosseur... Je me suis juste un peu inquiété au début, parce qu’il faisait travailler les joueurs très dur. En 28 ans de présidence, je n’ai jamais vu une équipe travailler autant... Les mecs en ont bavé sous la chaleur et se sont un peu plaints, mais aujourd’hui, ils se rendent compte que c’était pour leur bien. Ce qui m’a également surpris avec Damien, c’est qu’il ne paraît sûr de rien. C’est à la fois une qualité et un défaut. Mais à la limite, je préfère ça plutôt que d’avoir affaire à un personnage rempli de certitudes. Ce coach est dans l’échange, il a besoin de se rassurer. Lundi, il s’est par exemple entretenu avec l’entraîneur de Rennes, Philippe Montanier. C’est une preuve d’intelligence. Il va chercher ailleurs les certitudes qu’il n’a pas. « Virer quelqu’un, c’est faire soi-même l’aveu qu’on s’est trompé » – Quels objectifs lui avez-vous fixé pour cette saison ? – Je me suis démené pour qu’on possède le 12e budget du National (1,6 million d’euros, ndlr). J’entends donc qu’on termine 12e. En dessous, je serais déçu... C’est ce que j’ai dit à Damien : « Si vous finissez 15e , je ne suis pas d’accord, ça signifie que vous courez moins vite que moi. » On ne joue pas le maintien à proprement parler. Après, je ne peux pas non plus demander une deuxième place... – Comment Damien Ott aborde-t-il ses retrouvailles avec Colmar, vendredi ? – C’est un taiseux, comme on dit chez nous. Il ne parle pas beaucoup, il agit. Il veut faire en sorte que ce soit un match comme les autres pour ses joueurs. Il ne veut pas transposer ses rancœurs sur l’équipe. Mais il sera forcément motivé. Et moi, j’irai dans le sens de mon entraîneur que j’aime bien. Le hasard veut qu’il fête ses 50 ans le lendemain de la rencontre. C’est un petit clin d’œil de la vie... Si on pouvait gagner face à Colmar, ce serait un grand bonheur pour moi. Une revanche sur une injustice. – Vous estimez que Damien Ott a subi une injustice en Alsace ? – Oui, je le pense. Dans le foot, ce n’est pas parce qu’on traverse une tempête qu’on doit tout jeter par-dessus bord. Moi, en 28 ans de présidence, je n’ai jamais viré un entraîneur. On est toujours allé au bout des contrats et on s’est serré la main à la fin. Virer quelqu’un, c’est faire soi-même l’aveu qu’on s’est trompé, qu’on a commis une erreur... Pour notre part, on ne s’est pas trompé en engageant Damien Ott.
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