Les Avranchinais ont subi une défaite cruelle (1-0) face à Sochaux, vendredi 15 mars 2024, dans le temps additionnel alors qu’ils étaient réduits à dix pendant près d’une heure. Le défenseur Damon Bansais revient sur cette défaite et évoque les changements à venir avec l’arrivée de Michel Audrain le nouveau coach de l’US Avranches.

Quel est votre sentiment après cette difficile défaite à la 92e minute de jeu ?

C’est compliqué à encaisser, surtout que nous avons tous fait les efforts pendant 90 minutes. C’est encore sur des petites erreurs individuelles où l’on se fait punir. Il va falloir réussir à gommer ces petites erreurs parce qu’elles nous ont coûté trop de buts et trop de points depuis le début de la saison. Si on veut se maintenir, il va falloir chacun travailler sur ces petites erreurs pour pouvoir grappiller des points et essayer de se mettre à l’abri le plus rapidement possible.

Est-ce que vous avez l’impression qu’il y a eu un électrochoc, comme l’espéraient les dirigeants depuis le départ de Damien ?

Je ne l’ai pas forcément ressenti, car on a quand même un groupe assez sérieux dans le travail. La semaine n’a pas forcément beaucoup changé. Peut-être que dans l’approche du match, individuellement, chaque joueur l’a vu différemment. Peut-être que pour certains ça fait un électrochoc, mais de mon côté je n’avais pas forcément besoin de ça. J’essaie de donner le meilleur de moi-même. On sait qu’il va falloir se donner à 100 % à tous les matches pour pouvoir essayer de se maintenir.

Un nouvel entraîneur va faire son arrivée prochainement. Est-ce que ça peut être une chance pour ceux qui ont eu moins de temps de jeu ?

Forcément, qui dit nouveau coach, dis forcément nouveau départ. Toutes les cartes vont être rebattues et il va falloir montrer que l’on mérite notre place de titulaire chaque week-end. Ça peut être une bonne chose pour ceux qui ont moins de temps de jeu comme moi. Maintenant, on attend seulement la venue du coach pour pouvoir vraiment travailler plus sereinement et préparer le match contre Martigues.

National. Anthony Beuve (Avranches) : « On a l’impression que l’on ne veut pas de nous en National »

Les joueurs de l’US Avranches se déplacent sur la pelouse de Martigues vendredi 22 mars 2024. Un match difficile pour les Manchois, relégables, chez l’un des cadors du championnat. Et pour lequel Anthony Beuve, gardien emblématique, ne pourra être que spectateur. Gravement blessé à l’épaule et indisponible jusqu’à la fin de saison, le portier se confie sur la situation de crise à l’Avranches, l’arrivée de Michel Audrain comme nouvel entraîneur, et son avenir.

Anthony Beuve, gardien emblématique de l’US Avranches (Manche, National) depuis près de dix ans. | ARCHIVES JEAN-LOUIS RAULT

Les joueurs de l’US Avranches (Manche) se déplacent sur la pelouse de Martigues (Bouches-du-Rhône), pour la 26^e journée du championnat de National, vendredi 22 mars 2024, à 19 h 30. Match qui s’annonce très difficile pour les Manchois, relégables (16^es, 26 points), chez l’un des cadors du championnat (3^e, 43 points). Une rencontre pour laquelle Anthony Beuve, gardien emblématique de l’USA depuis bientôt dix ans, ne pourra être que spectateur. Gravement blessé à l’épaule lors du déplacement à Orléans (1-3), vendredi 23 février 2024, et indisponible jusqu’à la fin de saison, le portier se confie sur la situation de crise à l’Avranches, l’arrivée de Michel Audrain comme nouvel entraîneur, et son avenir.

« Le club m’a rassuré sur les questions et doutes liés à ma blessure »

Comment allez-vous, mentalement ?

Ça va car le club m’a rassuré sur les questions et doutes liés à ma blessure, car je suis en fin de contrat. Nous tirons dans le même sens et j’ai reçu des garanties sur ma présence à l’USA pour la saison 2024-2025. Je peux désormais me faire opérer et faire en sorte de revenir, performant, le plus vite possible.

Justement, où en êtes-vous du traitement de votre blessure à l’épaule ?

Ce qui me dérange, c’est le délai de la date de l’opération, prévue mi-avril 2024, ce qui me fait perdre un mois. Il peut toujours y avoir un désistement, donc je garde mon téléphone près de moi. Si on reste sur mi-avril, je devrais reprendre l’entraînement début septembre 2024, si tout se passe bien. J’avais subi une opération plus lourde, à l’épaule droite, par le passé. Une pathologie similaire, pour une indisponibilité de six mois, mais là, ce sera moins long car les tendons de mon épaule gauche ont été moins touchés, et la rééducation devrait donc être plus rapide, même s’il y a toujours des délais incompressibles.

« On est capables de le faire »

L’USA est relégable. Comment vivez-vous cette situation difficile ?

C’est frustrant de ne pas pouvoir aider l’équipe jusqu’au bout de la saison, surtout dans une année déjà marquée par le décès de notre président, Gilbert Guérin. En dix ans de présence à l’USA, je n’ai jamais vécu une saison tranquille sans un maintien à devoir assurer en priorité. On s’est toujours battu pour ça. C’est vrai que cette fin de saison, comme l’an dernier, avec 6 relégations pour 18 clubs, est encore plus dure. Si l’on regarde le classement, on a déjà connu une position aussi difficile, et l’on s’en est toujours sorti. Nous sommes dans une série noire, qui finira par prendre fin car on réalise de bons matches, comme face au Red Star (0-0) ou contre Sochaux (0-1). On est capables de le faire.

Mais le prochain match est ce déplacement difficile à Martigues…

Personne ne nous attend là-bas, oui, car nous sommes peu performants à l’extérieur cette année. Mais l’électrochoc créé par l’arrivée d’un nouvel entraîneur peut nous aider à sortir de cette spirale négative. L’an dernier, nous étions aussi relégables à 3 journées du terme de la saison. Aujourd’hui, plusieurs clubs nous sont passés devant au classement, mais on n’oublie pas que le premier non relégable n’est finalement qu’à 3 points. Ce retard peut être rattrapé en deux rencontres.

C’est toujours aussi dur à digérer, une saison à 6 relégations pour 18 clubs ?

Il ne faudrait surtout pas descendre cette saison, pas juste avant un retour à la normale avec « seulement » trois descentes à nouveau dès la saison 2024-2025. On n’est jamais descendu en N2, et ce n’est vraiment pas le moment de céder. Ce qui est dur, aussi, c’est que l’on a l’impression que l’on ne veut pas de nous en National, quand on voit certaines décisions arbitrales ou même de la FFF.

« Quilichini, un jeune gardien au profil similaire au mien »

Cette série noire touche aussi le poste de gardien. Vous avez été exclu, blessé, Nathan Bisson également, le joker médical Quilichini a été expulsé dès son premier match…

Clairement, cette saison, on a un gros problème au poste, oui. Ça fait partie des signes qui montrent que ça ne va pas dans le bon sens, pour l’équipe. À nous de tout faire pour inverser cette tendance.

Avez-vous déjà pu nouer une relation avec Quilichini ?

C’est important qu’il se sente à l’aise, bien intégré, et peut-être que mon omniprésence le dérangerait plus qu’elle ne le rassurerait, alors je préfère rester à ma place. Je veux l’aider, sans empiéter sur son travail. Et, personnellement, je suis plutôt un solitaire, qui laisse faire. Bien sûr, il sait que s’il a besoin de quoi que ce soit, il peut venir me voir. C’est un jeune gardien qui a un profil similaire au mien : j’aurais pu, comme lui, faire cette sortie qui lui a malheureusement valu un carton rouge. Je comprends ce qu’il peut ressentir en ce moment et je n’aurais aucun souci à échanger avec lui sur le sujet.

« Michel Audrain nous apporte une tranquillité, du calme »

Quel regard portez-vous sur le limogeage de Damien Ott et l’arrivée de Michel Audrain ?

Un entraîneur débarqué, c’est une nouveauté à Avranches. Gilbert Guérin ne l’aurait jamais fait, et c’était même une fierté, pour lui, de rappeler qu’il n’avait jamais licencié un entraîneur. Après, au bout d’un moment et au-delà de ce que le coach Ott apportait, ce ne sont pas tant ses décisions qui ont précipité les mauvais résultats, mais bien nos mauvaises performances sur le terrain, notamment à l’extérieur. Ce changement d’entraîneur est avant tout une tentative de créer un électrochoc collectif, afin que nous, joueurs, prenions tous conscience qu’il faut changer des choses. C’est malheureux pour Damien Ott, car ce fut le premier fusible, mais nos émotions ne doivent pas prendre le dessus et, si nous nous rappelons toujours les bons moments passés avec lui, nous avons un travail à finir.

Avez-vous assisté aux premières séances d’entraînement de Michel Audrain, malgré votre blessure ?

Oui, je m’oblige à venir chaque jour à l’entraînement pour rester concerné, garder un lien avec le groupe. Dès les premières séances du nouveau coach, en ce début de semaine, on voit que ça respire le monde pro. Bien sûr, il ne peut pas tout révolutionner en deux mois, mais Michel Audrain nous apporte une tranquillité, du calme, ce dont on avait besoin. Damien Ott, lui, dégageait davantage une pression permanente, pas mauvaise car elle nous a permis de gagner des matches, mais la sérénité qu’apporte son successeur permet de nous redonner confiance. On verra en fin de saison si ce fut la bonne méthode.

Le groupe d’Avranches. Mensah, Bouteloup - Bansais, Lemeray, Rabuel (cap.), Smith, Launay, Hamard, Daguin, Pierre, Tertereau, Boateng - Nsimba, Kerouedan, Remars, Tshipamba. Entraîneur : Michel Audrain.

Football. National : Avranches continue de plonger à Martigues

Avranches n’avance plus. Même si les Manchois n’ont pas démérité ce vendredi 22 mars, ils s’inclinent de nouveau à Martigues et s’enfoncent dans la zone rouge (2-0).

Avranches n’avance plus. | ARCHIVES JEAN-LOUIS RAULT

Malgré un bloc résolument défensif avec le seul Nsimba en pointe, le début de rencontre était à l’avantage des Avranchinais, les meilleures situations aussi. De quoi prendre confiance. D’autant plus que les Provençaux ne parvenaient pas à développer leur jeu habituel. Mais voilà, les velléités manchoises prenaient du plomb dans l’aile sur la première occasion martégale. Hemia, esseulé au second poteau, ajustait aisément Mensah (1-0, 29’). Alors que jusque-là le contenu offert par les protégés de Michel Audrain pour sa première sur le banc était intéressant.

Avranches a tout essayé

Un coup sur la tête duquel Rabuel et ses partenaires peineront à se relever. D’autant plus face à des Méridionaux qui prouvaient qu’ils ne possèdent pas la meilleure défense de National pour rien. Mais Avranches restait en vie grâce aux parades de Mensah, mais aussi à sa transversale sur un missile d’Hemia (70). De quoi redonner de l’allant aux Manchois qui poussaient pour revenir.

Mais c’était au tour du portier provençal de sortir le grand jeu, par deux fois (76’, 79’). Signe que les Avranchinais jetaient toutes leurs forces dans la bataille. Pour finalement plier sur un but gag et un dégagement de Mensah contré par Orinel (2-0, 90’+3). Signe que rien ne va pour Avranches, résolument englué en zone rouge et qui devra rapidement capitaliser. Car si les Manchois sont tombés les armes à la main, ils ne peuvent plus s’en contenter…

MARTIGUES – AVRANCHES : 2-0 (1-0).

1 522 spectateurs.

Arbitre : M. Perpinan.

BUTS : Hemia (29’), Orinel (90’+3).

AVERTISSEMENTS. Martigues : Zouaoui (32’). Avranches : Smith (55’), Bansais (86’).