Lemeray, le meilleur reste à venir

« On m’a chambré pour ma célébration ! »

Ce ne fut pas facile, mais la défense normande a tenu. Une défense dont la charnière était composée d’Harold Voyer et du jeune Mathis Lemeray (20 ans, 1m86), originaire de Cherbourg et pur produit de la formation avranchinaise (1). Le Normand a même réussi à ouvrir le score sur corner, en renard des surfaces, pour les siens (1-0, 65’). Son premier but en National. « Je n’ai pas l’habitude de marquer et je crois que ça se voit, on m’a chambré pour ma célébration (rires), s’amuse-t-il. Je suis content, mais je pense qu’on pouvait mieux faire, même si c’est un bon point pris contre le leader. On met Chambly à six points (13^e avec 26 points, l’USA compte six points d’avance sur le premier relégable, N.D.L.R.). »

Lui et Harold Voyer, plus habitué à la charnière centrale, ont serré les dents lors d’une fin de rencontre étouffante. De quoi gagner encore de l’expérience. « La fin de match était dure, face à une bonne équipe. L’expérience acquise, c’est du bonus et c’est bien de prendre des minutes de jeu, mais j’aurais préféré prendre les trois points. »

« Mathis manque de méchanceté, de vice »

Vingt dernières minutes qui laissent un goût amer à son entraîneur, Frédéric Reculeau. « Je n’ai pas été satisfait de mes défenseurs, lâche le coach. On s’est trop mis dans le confort, on laisse trop de largesse aux attaquants et je n’admets pas que l’on soit tout le temps sur le reculoir, dans l’impact individuel et physique. »

Content que Mathis Lemeray ait ouvert le score, Reculeau l’avertit toutefois des points qu’il doit impérativement améliorer. « Mathis, on lui répète qu’il manque de méchanceté, de vice, qu’on voit chez les grands défenseurs pour espérer aller plus haut, souligne l’entraîneur. Car il a l’intelligence de jeu, la capacité à bien relancer. Il doit devenir indépassable pour déclencher la ferveur des clubs au-dessus. »

Mathis Lemeray, joueur de l’US Avranches (Manche, National) pour la saison 2021-2022. | JEAN-LOUIS RAULT

Le contexte peut « fragiliser » les jeunes joueurs

Si sa saison est prometteuse pour son jeune âge, Lemeray sait que son coach met le doigt là où il faut. « Je peux mieux faire, être plus dur, plus « méchant ». Bien sûr que j’ai des points à améliorer, sinon je serai déjà dans une division supérieure. Avoir Harold à mes côtés m’aide beaucoup, car il a cette capacité à être dur, ça me donne de l’expérience. »

Pour Reculeau, le contexte délicat dans lequel se trouve le club, encore loin d’avoir assuré son maintien, compte. « Pour des joueurs sans beaucoup d’expérience, envers qui on durcit le discours en raison de la situation, ça peut fragiliser, amener un manque de sérénité », avance le coach.

(1) Baret blessé. La titularisation de Lemeray fait suite à une nouvelle blessure de Yohan Baret. « C’est encore musculaire, au niveau du mollet, précise Frédéric Reculeau. On pourrait le perdre pour un moment. C’est dommage car Yohan reste sur de bonnes prestations mais ne peut pas enchaîner. »