TEMOIGNAGE. Gambardella : Jean-Noël Le Buzullier (Avranches) : « On remet en cause mon intégrité »

​Les joueurs de l’US Avranches (Manche) se sont qualifiés pour les huitièmes de finale de la Coupe Gambardella après leur victoire (2-2, 4-3 tab) à Angers (Maine-et-Loire), dimanche 30 janvier 2022. Un succès gâché par une polémique née en fin de rencontre, lorsque les Manchois ont égalisé alors que les Angevins espéraient qu’ils rendent le ballon, estimant qu’un des leurs était sorti sur blessure. Visé par des insultes et menaces, Jean-Noël Le Buzullier, coach de l’USA, se confie.

​Les jeunes joueurs de l’US Avranches (Manche) se sont qualifiés pour les huitièmes de finale de la Coupe Gambardella après leur victoire (2-2, 4-3 tab) à Angers (Maine-et-Loire), dimanche 30 janvier 2022. Un succès au goût amer, après une polémique née en fin de rencontre, lorsque les Manchois ont égalisé alors que les Angevins espéraient qu’ils rendent le ballon, estimant qu’un de leurs joueurs était sorti sur blessure. Visé par des insultes et des menaces, Jean-Noël Le Buzullier, entraîneur avranchinais, se confie.

« Sur le plan sportif, une immense satisfaction »

« Sur le plan strictement sportif, les gamins m’ont bluffé. Ils ont réalisé le match demandé, malgré le fait que plusieurs d’entre eux ont peu de vécu par rapport à cet adversaire et que nous avons perdu notre capitaine, Elhad Boinali, au bout d’un quart d’heure de jeu. Nous avons souffert au cœur de la deuxième période, quand nous sommes menés 2-1, et l’on a même failli s’écrouler, mais nous avons su faire le dos rond et ne pas craquer. C’est une immense satisfaction.

« Le joueur s’est vite remis debout et a même pu tirer l’un des tirs au but ! »

Mais ça reste une victoire au goût amer, après cette polémique sur le ballon que nous n’avons pas rendu en fin de match. C’est devenu un buzz sur le web et je pense qu’on ne mérite pas d’être ainsi pointés du doigt. Il est faux de prétendre que j’ai demandé qu’on ne le rende pas à Angers. Nous étions à trois minutes de la fin du match, menés, et les Angevins étaient acculés devant leur surface de réparation. Ils ont voulu la jouer à l’intox, un de leurs joueurs s’est écroulé pour gagner du temps. Nous avons joué le ballon car nous estimions que c’était exagéré.

Nous en avons parlé après la rencontre avec l’arbitre, les joueurs, les dirigeants. L’arbitre nous a confirmé que le joueur d’Angers n’avait rien. Il lui a d’ailleurs demandé de se relever, et le joueur s’est vite remis debout. Il a même pu tirer l’un des tirs au but ! Neuf fois sur dix, sur ce genre d’action, on devait rendre le ballon. Mais là, non, l’attitude du joueur angevin n’était pas claire.

« Qu’on marque sur cette action me gâche mon plaisir »

Entre la touche où l’on garde donc le ballon et notre but, il se passe une vingtaine de secondes, durant lesquelles aucun Angevin ne proteste. C’est quand on marque que ça part en vrille. Quelque part, qu’on marque après cette action, c’est dommage et ça me gâche mon plaisir car tout le monde ne semble retenir que ça. Alors qu’on a embêté Angers durant toute la première période, qu’on tire sur le poteau et qu’on prend un but car on joue haut et qu’on laisse un peu d’espace.

Personne ne nous a reproché un manque de fair-play. À la fin du match, on a été insultés, certains voulaient même se battre. On remet en cause mon intégrité et mon fair-play. Éducateur au club et au lycée Littré d’Avranches depuis 22 ans, j’essaye, comme les autres membres du staff travaillant avec les jeunes de l’USA, de transmettre des valeurs humaines. Et je pense avoir fait mes preuves dans ce domaine. Je n’ai jamais eu de problème sur les compétitions scolaires et de jeunes, et mon équipe n’a reçu aucun carton rouge cette saison. On veut nous faire passer pour des moins que rien et des voleurs. Ce n’est pas la vérité. »