Interview

Quatre buts en championnat, quatre également dimanche en coupe. La machine à marquer s'est bien remise en route, non ?

Oui, c'est ça, la machine fonctionne. Je marque 4 buts en quatre titularisations. À Cherbourg, contre Moulins, à Viry et Lorient. Contre Moulins, c'est un but d'attaquant en début de match ; à Lorient, j'égalise sur corner et redonne l'espoir. Juste après le but, j'ai d'ailleurs eu la conviction qu'on allait gagner ce match.

Psychologiquement, cela fait du bien une telle entame de saison ?

Ah oui, c'est prometteur... J'ai tout simplement envie d'être le meilleur buteur du championnat. Lors de mes saisons à Dives et Mondeville, j'ai fini trois fois meilleur buteur en CFA2, avec plus de 20 buts au compteur. Là, en CFA, ce n'est plus la même compétition mais je peux déjà viser la barre des 10 buts. Pour cela, j'ai fait la préparation complète, j'ai perdu 10 kg. Pas de pépins physiques, donc...

On oublie la saison passée ?

Non, tu n'oublies pas. Il faut tirer les leçons au contraire. J'avais des adaptations à faire. Trois ans à Dives, tu arrives à Avranches, c'est différent. Et puis il faut rappeler qu'une grosse blessure m'a handicapé pendant quatre mois. Après, il a fallu ramer !

L'US Avranches au poste de leader, cela en étonne plus d'un. Quelle explication à ce brillant comportement ?

Le groupe est bon, les recrues de l'été jouent un rôle important. En plus, entre le coach et les joueurs le courant passe très, très bien. Notre première place est donc méritée. Pas de fumée sans feu : cette récompense est due à notre engagement et à l'envie que nous mettons. À l'entraînement, on ne chôme pas. Oui, je le pense, elle peut durer notre position de leader.

Justement, samedi vous recevez Romorantin. Le gros client non ?

Plutôt, oui. Romorantin monte en puissance. Pour nous, ce sera, à domicile, un match test. On va voir si on peut ou pas rivaliser et rester en haut. Si le coach me titularise, j'espère bien sûr marquer pour passer devant Girard, l'attaquant de Romorantin, un concurrent direct au classement des buteurs.

Ramzi Tarchoun en quelques dates

21 juin 1982 : naissance à Caen. 1992 : débutant à Saint-Jean-Eudes. 2000 : 1^re licence senior à La Butte-Caen. Jusqu'en 2009 : PTT Caen (1 saison), Mondeville (4), Arcachon (1), Dives (3), Avranches (arrivée en 2009).

Sur le banc, comme assistant de Stéphane Mottin, l'ancien gardien de but avranchinais prend son pied comme aux plus beaux jours de l'histoire de ce club. « Il y a de l'envie, de la qualité technique. On a un super-coach et nous sommes tous derrière lui... » Comme les hasards de la vie font bien les choses ! Gamins, Stéphane et Frédéric ont porté ensemble le maillot de l'école de foot du club. Trente ans plus tard, les voilà associés pour ce qui pourrait ressembler à une chouette aventure. « Tout se passe bien, on n'a pas de blessés et surtout on a recruté des mecs bien, intelligents, qui s'éclatent... Et puis on a su garder Ramzi Tarchoun. » La suite ? Fred Rault avoue ne pas savoir.

Mais la marche de son club le rassure, car la formation des jeunes reste bien une spécialité avranchinaise et la structure CFA s'est singulièrement professionnalisée : « Tout le monde met sa petite pierre à l'édifice, dit-il. Du président à chacun des dirigeants. Et puis, c'est vrai, il y a cette année la présence de Vincent Marie, préparateur physique, qui fait un travail spécifique dans le cadre de ses études. »

La grande silhouette de Vincent Marie est apparue à Fenouillère lors de la reprise estivale. Ce Saint-Lois de 25 ans, passionné de foot, qui a porté les maillots de Sainte-Croix et Agneaux et s'occupe aujourd'hui du modeste club de La Chapelle Enjuger, prépare à Lyon le master de préparation physique, mentale et de réathlétisation. « C'est ma deuxième et dernière année, pour laquelle il me fallait trouver un club où effectuer un stage pratique »

« Ce boulot, j'y crois complètement... »

Voilà pour la carte de visite d'un garçon capable de jongler entre ses obligations universitaires et sa présence à Avranches. « Je suis une semaine sur deux à Lyon mais, quand je suis absent, je transmets le contenu de mes séances à Stéphane (Mottin)... » Le début de saison, l'avant-saison même, sont pour Vincent Marie des périodes essentielles. « En juillet, j'ai eu à récupérer Régis Pigeon, Baptiste Guyonnet et Ramzi Tarchoun. Ce sont des chevilles ou des genoux mal en point, des petits bobos parfois mais qui exigent un gros boulot de renforcement. » Il a fallu parfois personnaliser, mais le plus souvent s'en tenir à une préparation collective. « Mon boulot, j'y crois et c'est pour ça que je le fais. »

À Avranches, Vincent a trouvé l'écoute qu'il espérait. Il a demandé un maximum de temps à Stéphane Mottin « car il n'y a pas que le ballon, le physique aussi doit être privilégié. » Enfin, sans entrer dans les considérations tactiques ou techniques, il avoue son plaisir de « bosser dans un groupe sain où les postes ont été doublés, ce qui évite les problèmes d'effectif. Et puis ce sont des gars super-bien. Même Sylvain Didot qui a un gros vécu sait se mettre au niveau des autres. » Elle n'est pas toute simple la réussite avranchinaise ?