ENTRETIEN. Football. National. Anthony Beuve (US Avranches) : « Je n’avais aucune raison de douter »

​Redevenu titulaire après son retour de blessure, aux dépens de Brice Cognard, Anthony Beuve a vite retrouvé son niveau, enchaînant les bonnes performances dans les cages de l’US Avranches (Manche). L’expérimenté gardien normand se confie sur son come-back, sa relation avec Brice Cognard. Et évoque son avenir. À 33 ans, il n’est pas près de raccrocher les gants.

Qu’il semble loin le temps où Brice Cognard (1) semblait en état de grâce. Assurant l’intérim pour pallier la deuxième grave blessure d’Anthony Beuve, le jeune trentenaire enchainait les exploits dans les cages de l’US Avranches (Manche). « Brice, on va le rebaptiser : Jésus ! », plaisantait Frédéric Reculeau après victoire contre Boulogne-sur-Mer, vendredi 24 septembre 2021, au stade René-Fenouillère (1-0). Mais le football est un sport cruel. Un mois après son retour sur les terrains, d’abord avec la réserve, Anthony Beuve retrouvait sa place de titulaire, reléguant irrémédiablement sur le banc Brice Cognard, plus apparu depuis avec l’équipe première. « La hiérarchie était claire » explique l’expérimenté gardien, qui se livre avant le déplacement à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), samedi 5 mars 2022, pour la 24e journée de National.

Anthony Beuve, vous êtes performant depuis votre retour dans les cages de l’US Avranches, à l’image de ce match à Laval, lors de la 22e journée (0-0).

C’était vraiment un match abouti, avec un bon point à la clef, en étant réduit à dix. Subir 26 tirs et ne pas prendre de buts, pour un gardien, c’est important. C’est le genre de rencontre qui permet à toute l’équipe de reprendre la confiance défensivement. D’un point de vue plus personnel, c’était important de sortir un aussi gros match, après deux ans de complications, suite aux blessures. Je sens que les sensations reviennent de jour en jour.

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Revenir dans une équipe qui souffre en défense, ce n’est pas évident pour un gardien.

C’est sûr que c’est un contexte compliqué. Mes performances individuelles étaient correctes, voire bonnes, mais on encaissait quand même pas mal de buts, en moyenne deux par match. On ne peut pas se satisfaire de ce type de performances. Et c’est toujours embêtant pour un gardien. Moralement et pour la confiance c’est compliqué. Il a fallu une remise en question de toute l’équipe pour revoir notre façon de défendre. Ça a payé contre les deux premiers du championnat (Laval et Concarneau, N.D.L.R.). Il faut maintenir réussir à attaquer autrement, pour gagner les matches.

« Si pour moi c’était clair, je pense que ça l’était aussi pour Brice »

En voyant Brice Cognard enchaîner les bons matches en votre absence, avez-vous douté ?

Je n’avais aucune raison de douter alors que suis performant depuis 8 ans à l’US Avranches. D’autant que la hiérarchie était bien établie dès le départ : c’est plus facile quand ça se passe comme ça ; La seule interrogation, c’était mes sensations à mon retour. Mais mes deux bons matches avec la réserve m’ont tout de suite relancé.

Comment a réagi Brice Cognard, revenu très vite sur le banc ?

Si pour moi c’était clair, je pense que ça l’était pour lui aussi. Autrement, il ne l’aurait sans doute pas accepté. Il a été très bon durant ma longue blessure, mais il était prévu que je revienne dans les cages. Comme tout joueur, il doit être frustré de ne plus jouer, mais on a besoin que ce soit clair pour tout le monde pour avancer.

Anthony Beuve : « Je n’ai aucune intention d’arrêter ma carrière »

Comment décririez-vous votre relation avec Brice Cognard ?

Il y a eu des hauts et des bas. Lors de ma convalescence, qui était une chose nouvelle pour moi, j’ai pu penser davantage à moi et mon retour. En huit ans, je n’avais jamais été blessé. J’ai dû m’adapter à ça. À ce moment-là, j’ai peut-être délaissé ma relation avec Brice, qui aurait pu, et dû avoir davantage de soutien dans les moments compliqués. Mais la relation est bonne entre nous. Il n’y a pas de complications.

Vous avez 33 ans. Comment voyez-vous votre avenir ? Pensez-vous à la retraite ?

J’ai du temps à rattraper. Je n’ai aucune intention d’arrêter ma carrière. Je me sens encore prêt à continuer un petit moment. Est-ce que ce sera à l’US Avranches ou ailleurs ? On en discutera lorsqu’on saura dans quelle division le club évoluera la saison prochaine.

Si Avranches se maintient, souhaiteriez-vous rester au club ?

On en discutera avec le président (Gilbert Guérin), mais je n’ai pas de souhait de départ. Je me sens bien ici. J’aimerais qu’on joue plus régulièrement le haut de tableau mais, ça, c’est de notre responsabilité, les joueurs, qui n’avons pas fait le boulot sur le terrain à certains moments de la saison. Les ambitions actuelles de l’USA ne sont peut-être pas celles du début de saison. C’est à nous de tout donner pour être à la hauteur des attentes.

Comment voyez-vous la fin de saison ?

Elle est claire et visible pour tout le monde : il nous manque encore quelques victoires pour se maintenir. On va enchaîner deux matches contre des concurrents directs, Boulogne-sur-Mer et Chambly. Si on fait six points, on aura fait un grand pas vers le maintien. Si on perd les deux, ce sera compliqué. On sait qu’elle est notre objectif, et il va falloir compter aussi sur les joueurs d’expérience pour relever l’équipe.

Mais il ne faut pas paniquer : c’est une situation que l’on connaît bien. Depuis que je suis à Avranches, il n’y a qu’une saison où on n’a pas joué le maintien. Il faudra répondre présent au bon moment.

Ouest-France Recueilli par Alexandre MAZEL. Publié le 05/03/2022 à 07h33

Football. National : Avranches s’impose sur le fil à Boulogne

Les Avranchinais ont d’abord mené, avant de voir les Nordistes revenir dans le temps additionnel puis de finalement s’imposer à la toute dernière seconde (1-2).

Après vingt premières minutes assez calmes entre deux équipes plutôt méfiantes l’une de l’autre, les Normands se procuraient la première occasion du match. Bien lancé dans la profondeur, Godart butait sur un Simon Pontdeme resté vigilant. Bien que malade, Boulogne ne tardait pas à réagir à l’image d’une superbe frappe de Beghin, repoussée par Beuve. Une première période relativement calme, dans l’ensemble.

Au retour des vestiaires, les visiteurs revenaient avec de meilleures intentions, contrairement à des locaux qui semblaient être restés aux vestiaires. Et cette absence de concentration allait se payer cash, d’abord par un premier assaut sur le but de Pontdeme, sauvé in extremis par Frikeche, mais l’arrière-garde boulonnaise, trop passive, finissait par concéder l’ouverture du score avranchinaise signée Godart (0-1, 61’).

Bianchini au bout du bout

Un électrochoc pour les locaux, sans doute réveillés par cette ouverture du score tout de même méritée. Les Boulonnais manquaient de justesse l’égalisation sur un coup franc de Ruiz, repoussé par un Beuve des grands soirs. L’égalisation arrivait finalement dans le temps additionnel. L’ancien Avranchinais Busin suivait parfaitement une frappe de Gomel pour redonner espoir aux siens. (1-1, 90’).

À peine croyable, alors qu’on semblait se diriger vers un match nul qui aurait d’ailleurs été mérité pour les deux camps, une énième erreur de concentration des Boulonnais permettait aux hommes de Frédéric Reculeau d’aller arracher la victoire dans les derniers instants. Florian Bianchini trompait un Pontdeme coupable d’une perte de balle largement évitable.

BOULOGNE – AVRANCHES : 1-2 (0-0).

BUTS. Avranches : Godart (61’) et Bianchini (94’). Boulogne : Busin (90’).

AVERTISSEMENTS. Boulogne : Flochon (43’), Mendy (90’).

BOULOGNE : Pontdemé, Ruiz, Frikeche, Mendy, Hainaut, Thiam, Beghin (Senneville, 84’), Flochon (Moltenis, 58’), Jobello (Gomel, 68’), Nsikulu (Busin, 84’), Fofana (Moussaki, 57’). Entraîneur : Stéphane Jobard.

AVRANCHES : Beuve, Lemeray, Voyer, M’Dahoma, Godart, Falouh (Launay, 63’), Boateng, Magnon, Boussaid (Piechocki, 87’), Talal (Bianchini, 73’), Nagera (Tattevin, 73’)

Entraîneur : Frédéric Reculeau.

Ouest-France Publié le 05/03/2022 à 23h34