Informations sur le joueur: Charles BOATENG | Coupe de France(20-21 |
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2007-2008 | Sous Contrat / Professionnel | DIJON F. COTE D OR | 05/01/2008 |
Mercredi 15 février 2012 00:00
Football : Charles Boateng a soif de compétition... |
Charles Boateng, la recrue du mercato avranchinais. © Jean-Louis Rault.
Ouest-France
C’est déjà un monument. Contre le Stade Lavallois, vendredi 18 février 2022, Charles Boateng a disputé son 350e match avec l’US Avranches (Manche). Et fêté ses dix ans au club, lui qui est arrivé début février 2012, lors du mercato hivernal. Son président, son entraîneur et deux coéquipiers dressent le portrait du Ghanéen (32 ans). Un capitaine atypique, discret, dévoué à son club.
Sur le joueur : « J’ai une relation forte avec Bobo car, avant lui, c’était moi le capitaine de l’équipe. J’ai « perdu » le brassard il y a quatre ans, lorsque j’ai reçu un carton rouge juste avant la trêve hivernale. J’ai été absent trois rencontres et Bobo l’a récupéré. J’étais frustré de perdre le brassard, mais quand j’ai vu qu’il revenait à Charles, ça m’a fait relativiser les choses. Il l’a toujours gardé depuis et ça ne m’a pas dérangé du tout tant c’est un capitaine exemplaire.
Il n’aime pas forcément parler, et quand il prend la parole, c’est pour dire quelque chose d’important. Il n’est pas très expressif, très timide. Si l’on parle assez facilement lui et moi, il échange peu avec les autres joueurs. Il a plus de facilité à accueillir les joueurs venant de l’étranger et ne parlant pas trop le français, il a un côté protecteur envers eux. »
Sur l’homme : « Bobo reste une personne mystérieuse. Moi-même, qui le connais depuis un certain temps, je connais peu sa vie hors des terrains. Là aussi, il est très discret. Je ne suis pas sûr que tous les joueurs de l’équipe savent qu’il est père d’une fille de 8 ans, par exemple. Même s’il devait être malade ou pas en forme, personne ne le saurait ! Est-ce de la protection ou de la timidité ? Je ne sais pas. Il faut avoir du vécu auprès de lui, et beaucoup de respect pour lui, pour qu’il s’ouvre.
J’ai l’impression qu’il est là, à Avranches, en mission : il est pro au quotidien, présent chaque matin à l’entraînement, et je lui tire mon chapeau car ce ne doit pas être facile tous les jours. Il vit pour le club et il profitera de la vie quand il rentrera au pays. Il donne tout son temps au foot, c’est son boulot et il le fait avec un grand professionnalisme.
Il ne voit sa famille qu’une ou deux fois par an, pour Noël et à la trêve estivale. Mais ça fait longtemps qu’il n’est pas rentré au Ghana, à cause de la crise sanitaire. »
Gilbert Guérin (président de l’US Avranches) : « Il n’est jamais blessé, ne va jamais au kiné »
Sur le joueur : « C’est une cocotte-minute, prêt à se donner à 100 %. Bobo, il est calme, mais bouillant en lui-même. Il est très respecté des arbitres, qui ne lui donnent quasiment jamais de carton. Et on n’a jamais eu de problème avec lui depuis son arrivée il y a dix ans. Il n’est jamais blessé, ne va jamais au kiné. Mais tu ne peux pas avoir vingt Bobo, sinon tu serais assourdi par le silence !
Il ne faut pas oublier qu’il a joué deux saisons à Dijon, en Ligue 2, entre 2008 et 2010. Il aurait pu aller en Ligue 1, il a même ensuite joué au côté de Damien Da Silva au FC Rouen, mais il est tombé sur un agent qui l’a envoyé dans un club allemand où il n’a pas pu jouer car il n’avait pas de licence pour pouvoir travailler. On l’a récupéré grâce à une femme, Catherine, qui s’est occupé de lui comme si c’était son fils et qui m’a contacté, à l’hiver 2012. Pour moi, Bobo avait le niveau pour jouer au minimum en Ligue 2.
En fin de carrière, je pense qu’il retournera au Ghâna. Je le supplie de faire de la formation dans son pays. Avec le rythme de vie qu’il mène, il peut encore jouer 4 ou 5 ans à ce niveau sans problème, chez nous. Même sans parler, il sait se faire comprendre.
Il ne parle pas beaucoup, mais quand il parle, il s’énerve vite car il aime son maillot. Il a créé une équipe « US Avranches Ghana », qui évolue en deuxième division dans son pays, avec des maillots et ballons de notre club.
Sur l’homme : « Il a une fille de 8 ans et a construit une maison au Ghana. Ici, à Avranches, il mène une vie d’ermite, entre les entraînements et les courses alimentaires. Même avec moi, on échange un minimum. Je l’invite à passer noël chez moi certaines années, il fait partie de la famille. Il y a des gens comme ça, tu t’y attaches, tu ne sais pas trop pourquoi, c’est comme ça. Et ils te le rendent. C’est vraiment un bon mec. »
Sur le joueur : « Le joueur est fidèle à l’homme : simple. Quelqu’un qui donne tout, et fait plus souvent de bons matches que de mauvais. Depuis que je suis à Avranches, il a passé des paliers. Il marque de plus en plus, gagne en lucidité devant le but. Est plus mature dans son jeu. Il a rendu son football plus créatif, aussi, même si j’aimerais qu’il le fasse encore davantage, je sais qu’il est en capable.
C’est la première fois que je rencontre un joueur aussi assidu. Depuis que je suis là, je ne sais même pas s’il a loupé trois entraînements. Que ce soit dur ou pas, même s’il a une douleur, Charles mourra sur le terrain pour son club, pour son président. Il sait qu’il doit beaucoup au club et lui donnera tout ce qu’il pourra. Je le respecte beaucoup.
Le reproche que je pourrais lui faire, c’est que c’est un capitaine discret. J’espérais qu’il en fasse plus, qu’il prenne la parole de temps en temps. Il ressent les choses, les comprend, mais ce n’est pas quelqu’un qui a tendance à s’exprimer. Je pense qu’il préfère ne rien dire plutôt que de mal faire. C’est aussi une forme d’intelligence. Il y a aussi la barrière de la langue, qui crée un petit blocage. Si on parlait tous anglais dans le vestiaire, il serait plus à l’aise.
Sur l’homme : C’est quelqu’un de fiable et honnête. Un homme discret aussi, assez refermé sur lui-même, qui ne s’exporte pas trop vis-à-vis des autres. Il est dans son petit monde, avec ses routines. C’est sa façon de faire, et ça lui va. Avec « Bobo », on avait du mal à échanger lors de mes premiers mois à Avranches. Mais depuis il s’est ouvert, il y a une confiance mutuelle, il y a plus de confidences. L’âge et la maturité aident peut-être. Charles, si on ne va pas vers lui, il ne viendra pas vers nous. »
Sur le joueur : « Il montre l’exemple par sa régularité, son sérieux. Il ne rate pas un entraînement ni un match. C’est un modèle pour les jeunes. Il est discret dans un vestiaire, mais c’est toujours lui qui fait le petit discours d’avant-match. Il nous encourage et, nous, on le suit sur le terrain. Il prend toujours le temps de parler à ses partenaires, de conseiller.
Sur le terrain, il est inépuisable ! Malgré son âge (32 ans), il court toujours autant, il ne lâche jamais. Il est même capable de mettre des beaux buts, comme ce lob face à Annecy, fin octobre 2021. Charles, il en faut beaucoup pour l’énerver. Mais sur le terrain, il montre qu’il est un joueur de caractère.
Sur l’homme : C’est quelqu’un d’entier, toujours prêt à rendre service. J’ai découvert il y a trois semaines qu’il s’y connaissait en mécanique. Lorsque je suis tombé en panne, il a trouvé le problème et l’a réglé après l’entraînement. »
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