Football. National. Bernard Maccio : « Certains joueurs d’Avranches se sont-ils vus trop beaux ? »

Les joueurs d’Avranches reçoivent Niort pour la 34e et dernière journée du championnat, à Fenouillère, samedi 18 mai 2024, à 18 h. Reléguée sportivement en N2, l’USA s’accroche à un dernier espoir : faire un meilleur résultat que Villefranche pour finir 13e et être repêché en cas de rétrogradation administrative du FC Rouen. Mais quelle que soit l’issue de la saison des Manchois, elle a déçu ses supporters, parmi lesquels Bernard Maccio, son entraîneur emblématique de 1987 à 1997.

Aujourd’hui âgé de 73 ans, Bernard Maccio fut l’entraîneur emblématique de l’US Avranches (Manche) de 1987 à 1997, qu’il mena jusqu’au niveau National, en 1993. | ARCHIVES OUEST FRANCE

Les joueurs de l’US Avranches (Manche) reçoivent Niort (Deux-Sèvres) pour la 34^e et dernière journée du championnat de National, à Fenouillère, samedi 18 mai 2024, à 18 h. D’ores et déjà reléguée sportivement en N2, avec 4 points de retard sur le premier non relégable, l’USA (14^e, 38 points) s’accroche à un dernier espoir : faire un meilleur résultat que Villefranche (13^e, 38 points) pour terminer 13^e, premier relégable, et être repêché en cas de rétrogradation administrative du FC Rouen (6^e, 39 points), englué dans un marasme financier. Mais quelle que soit l’issue de la saison des Manchois, elle a forcément déçu bon nombre de ses supporters, parmi lesquels Bernard Maccio, aujourd’hui âgé de 73 ans. Entraîneur emblématique de l’équipe première d’Avranches durant dix ans, de 1987 à 1997, qu’il amena jusqu’au niveau National, en 1993, il partage sa peine et ses regrets en tant que spectateur d’une saison cauchemardesque, sur et en dehors des terrains.

« Quand tu es la plus mauvaise défense du championnat… »

« Comme tout le monde, je trouve que la situation de l’USA, aux portes de la N2, est vraiment dommage. Mais ça fait déjà plusieurs mois que ça ne sent pas bon. À chaque contre-performance, le message du club et des joueurs était : « On reste confiant, on va gagner le prochain match. » Sauf que, maintenant, sportivement c’est trop tard…

L’équipe peut avoir énormément de regrets, mais le match contre Cholet, vendredi 10 mai 2024, résume bien la saison : il est incompréhensible de voir si peu d’engagement de la part des joueurs durant la première période, catastrophique, alors qu’ils savent que seule une victoire peut les maintenir en vie. Bien sûr, ils ont fini par l’emporter (2-0), et quelque part, heureusement, face à la lanterne rouge, mais ce genre de prestation s’est reproduit beaucoup trop souvent, cette saison.

On le savait : dans une saison à 6 relégations, chaque point compte. L’équipe a quand même raté de nombreuses occasions de se rapprocher du maintien. Je pense notamment à la défaite (0-2) à domicile contre Épinal, pourtant avant-dernier, il y a un mois… Quand non seulement tu as la plus mauvaise défense du championnat (56 buts encaissés), mais que face aux autres équipes relégables, tu en as pris 4 contre Épinal, Marignane et Goal, 3 contre Villefranche… C’est difficile de garder la tête hors de l’eau !

Et puis il y a tous ces points perdus dans les arrêts de jeu, avec des buts encaissés à la dernière seconde : quand ça arrive si souvent, il y a des raisons. Le nécessaire a-t-il été fait pour éviter ces mésaventures ?

« Les équipes qui se relâchent en fin de saison, ça a toujours existé »

Le club regrette de n’avoir pas récupéré 3 points sur tapis vert face à Villefranche, qui avait aligné un joueur non éligible lors de sa victoire (0-2) à Fenouillère, vendredi 1^er décembre 2023. Je suis d’accord avec l’USA, il est incompréhensible que la FFF ne lui a pas donné gain de cause dans ce dossier, mais quand même : elle avait l’occasion de prendre ces 3 points en rejouant Villefranche, toujours à domicile, et ça s’est à nouveau terminé par une défaite (1-3), mardi 26 mars 2024. Ça fait beaucoup.

Maintenant, il faut gagner contre Niort (3^e, 55 points), qui peut obtenir sa montée en Ligue 2 en s’imposant à Fenouillère, et espérer que Villefranche ne gagne pas contre Nancy (5^e, 50 points), mais aussi miser sur une relégation administrative du FC Rouen pour être repêché… C’est évidemment le plus grand de mes souhaits, mais nous sommes en toute fin de saison, il ne faut pas s’étonner que certaines équipes, qui n’ont plus rien à jouer, se relâchent, comme Nancy, justement, face à Châteauroux (1-3), vendredi 10 mai 2024 : ça a toujours existé. Il faut plutôt en vouloir à nos joueurs, notamment ceux qui sont en fin de contrat et qui n’ont pas tout donné sur le terrain ces dernières semaines alors qu’ils seront en vacances ce samedi 18 mai 2024.

« Le décès de Gilbert aurait dû être une source de motivation supplémentaire »

Au-delà de l’aspect purement sportif, je pense que le décès du président Gilbert Guérin, en octobre 2023, a été une grande perte pour le club. Cela aurait justement dû être une source de motivation supplémentaire chez les joueurs, pour s’arracher et aller chercher les points. Encore faut-il qu’il y ait l’effectif pour ça : il y avait beaucoup d’équipes intrinsèquement moins fortes qu’Avranches, en National, cette saison, mais leurs joueurs ont montré autre chose sur le terrain. Certains joueurs de l’USA se sont-ils vus trop beau ? Ont-ils pris conscience du niveau du National, de plus en plus élevé ces dernières années ?

On ne peut pas refaire la saison, mais je crois que si Gilbert avait été là, il aurait su remobiliser chaque force au sein du club. Aurait-il limogé Damien Ott en cours de saison ? C’est difficile à dire, car Gilbert faisait une fierté de ne jamais avoir limogé un coach durant ses trois décennies de présidence. Je me souviens d’une saison où, à la trêve, le club était mal en point et l’ensemble des dirigeants voulait virer l’entraîneur. Gilbert s’y est opposé, il a préféré recruter deux joueurs, un milieu et un attaquant, et la deuxième partie de saison s’est mieux passée, toujours avec le même coach. Il connaissait très bien le milieu du foot, avait un immense réseau, ce qui est primordial pour se maintenir à ce niveau.

L’état d’esprit du club, ses valeurs qui faisaient la différence auparavant, se sont perdues. En même temps, faut-il être surpris quand on sait que la plupart des joueurs actuels ne sont arrivés à Avranches qu’à l’été 2023 et quitteront la Manche dès ces prochains jours ? Mis à part Beuve, Boateng, et deux ou trois autres, combien ont eu le temps de nouer une vraie relation avec Gilbert, et d’avoir un véritable sentiment de reconnaissance envers lui, après son décès ?

« J’aimerais que les joueurs rendent hommage à Gilbert, ce samedi »

Le président Leroux laisse entendre que l’effectif de la saison prochaine sera désormais axé sur du long terme, et plus forcément sur des prêts ou des contrats courts. Comme ce fut le cas pendant dix ans. Pour ma part, jamais je n’aurai accepté d’être coach d’une équipe dont l’effectif change quasi-entièrement chaque été : c’est trop difficile à gérer, trop risqué si la mayonnaise ne prend pas. Par le passé, Gilbert a réussi à faire quelques coups, c’est vrai, mais ça ne fonctionne plus aujourd’hui. Un effectif doit toujours être un mélange de jeunes motivés et de joueurs expérimentés.

Il ne faut jamais oublier qu’Avranches est une ville de moins de 10 000 habitants. Ce qu’a réussi à faire Gilbert pendant toutes ces années, avec peu de moyens et un petit budget (2,4 millions d’euros cette saison, N.D.L.R.), c’est exceptionnel. J’aimerais vraiment que les joueurs soient combatifs et lui rendent hommage de la meilleure des manières, ce samedi 18 mai 2024, en clôture de la saison. Et si jamais l’USA descend définitivement en N2, ça me fera de la peine, évidemment, mais c’est le jeu de la compétition : tu finis toujours par payer tes erreurs. Une relégation fait aussi partie de la vie d’un club. »

National. « Cette relégation reste un échec », avoue Antgony Beuve, gardien de l’US Avranches

Blessé à l’épaule gauche, l’emblématique gardien de l’US Avranches n’a pas pu aider ses coéquipiers à se maintenir sportivement cette saison. Une frustration, même s’il croit au repêchage de son équipe en cas de 13e place.

Anthony Beuve, gardien de l’US Avranches (Manche, National) pour la saison 2023-2024. Ici, face à Martigues (Bouches-du-Rhône). | ARCHIVES JEAN-LOUIS RAULT

Mission maintien : échec

En tant que joueurs, on n’est pas satisfaits de cette relégation sportive parce que ça reste un échec. On avait une mission, d’autant plus cette année, pour le président Gilbert Guérin décédé fin octobre. Maintenant, on est tenu en haleine par les possibles repêchages qu’il peut y avoir et qui nous permettraient de rester en National, ce qui est le plus important.

Une 13e place convoitée

Je pense à 90 % que le club qui sera en 13e place va se maintenir. Ça fait 15 ans que je suis en national. Il n’y a pas eu une saison où il n’y a pas eu un seul repêché. Il faut en être conscient. Malheureusement, on n’a même pas notre destin entre nos mains sur le fait d’être 13e. C’est un peu plus embêtant.

D’autant plus qu’on pensait avoir un match plus abordable ce week-end, mais du fait de la défaite de Martigues et de la victoire de Niort, ça change un petit peu la donne. Ça va être un match très compliqué, mais je pense que si on gagne, on aura au moins une quatorzième place assurée, ça c’est sûr. Et je vais, en termes de pourcentage, je pense que ça serait du 50-50 sur le fait de rester la saison prochaine en national si on est 14e.

Une absence de taille

Ça fait dix ans qu’on a réussi à maintenir le club et je pense avoir été un des artisans de ces maintiens, comme la plupart des joueurs, mais j’avais un rôle aussi décisif et important. C’est compliqué de ne pas pouvoir aider, autrement que dans les discours ou dans l’accompagnement, de ne pas être sur le terrain ou de ne pas pouvoir aider les copains à faire ce qu’il faut pour s’en sortir.

La fin d’un cycle

Quoi qu’il arrive, ça sera la fin d’un cycle, même si on se maintient. Comme je le répète assez souvent avec le changement de présidence, il y a quoi qu’il arrive une fin de cycle. D’autant plus que cette année, c’est la dernière fois où il y a six descentes. Même au-delà du club d’Avranches, ça marquera une fin de cycle pour le championnat national. Ça serait quand même vraiment très dommage de ne pas être dans ce changement alors qu’on est le club doyen du National.

En phase de rééducation

Je me suis fait opérer il y a maintenant un mois à l’épaule gauche. On va entrer dans une phase de rééducation un peu plus poussée en termes de mobilité pour reprendre des mouvements amples avec l’épaule. Après, le plus dur du travail va être à faire sur la reprise de l’entraînement. Selon là où je serai, ce sera vraiment de la récupération de la force lors début de saison. Donc ça va me permettre de travailler avec le groupe pour être prêt au mieux fin septembre, début octobre. Je ne serai pas isolé de mon côté.

Un retour en octobre à Avranches ?

Le souci, c’est que le club ne sait même pas lui-même où est-ce qu’il sera, donc c’est compliqué d’avoir des discours officiels. Il y a bien sûr des discussions autour d’un café ou bien d’un déplacement, comme quoi les deux parties seraient plus pour une prolongation. À voir aussi si le club compte sur moi, à quelles conditions et dans quel rôle ? J’estime que j’ai encore quelques années à jouer à ce niveau-là, voir peut-être plus haut. J’ai toujours cette ambition, car j’estime être en capacité de le faire.

Football. National. L’US Avranches s’incline et finit 15e, la relégation en N2 définitivement actée

Les joueurs d’Avranches se sont inclinés (1-3) face à Niort, pour la 34e et dernière journée du championnat, à Fenouillère, samedi 18 mai 2024. Conjugué à la victoire de Villefranche contre Nancy, ce résultat envoie les Manchois à la 15e place du classement de cette saison 2023-2024. Ils sont définitivement relégués en N2, peu importe l’avenir du FC Rouen et un éventuel repêchage, qui ne concernerait que le 13e et premier relégable.

La déception des joueurs de l'US Avranches (Manche, National), battus (1-3) par Niort (Deux-Sèvres), samedi 18 mai 2024, définitivement relégués en N2. | JEAN-LOUIS RAULT

Dany Jean trop imprécis

Il n’y aura pas de feuilleton estival au pied du Mont Saint-Michel. Ni d’éventuel rebondissement heureux, même tardif, au cours de l’été 2024. Quinzièmes du classement, les Manchois sont à 3 unités de cette si désirée 13^e place, peut-être synonyme de repêchage en cas de relégation administrative du FC Rouen.

Le premier quart d’heure fut difficile pour l’USA. La frappe croisée du gauche de Dali-Amar, repoussée par Quilichini, terminait dans les pieds d’Inchaud, qui concluait (0-1, 13’). Goal FC ouvrant également le score en début de partie, face à Orléans, l’USA descendait virtuellement à la 16^e place.

On ne pouvait pas reprocher aux Manchois de tout tenter pour revenir à égalité. Dany Jean, notamment, s’y reprenait à plusieurs reprises pour percer sur son aile gauche. Mais il ne se montrait pas décisif dans le dernier geste, trop imprécis. Sa passe en retrait pour Tshipamba, idéalement placé au point de penalty, était contrée (8’). À la lutte avec M’Bondo, il s’écroulait dans la surface, mais l’arbitre ne bronchait pas (22’).

Les Manchois butent sur une solide défense

Tshipamba aussi, s’y essayait, avec cette déviation du talon sur une volée de Pi, captée par Delecroix (20’), ou cette reprise à bout portant (45’). Les attaquants locaux avaient bien du mal à se défaire des deux défenseurs centraux adverses, M’Bondo et Ecuele. Même si Magnon, dont le tir en taclant était miraculeusement dévié par le gardien niortais (27’), n’était pas loin. À la pause, avec les nuls (0-0) de Villefranche et Marignagne, l’USA était virtuellement 16^e, à 2 points de la 13^e place, détenue par le Goal FC.

Au retour des vestiaires, la révolte normande se faisait attendre. Bernard obligeait Quilichini à sortir la claquette sur un tir lointain (52’). À l’heure de jeu, boostée par l’entrée de Remars, l’USA redevenait dangereuse. Sur un centre de Kerouedan, Tshipamba remisait de la tête sur Remars, qui manquait de peu le cadre (59’). Pendant ce temps, Orléans égalisait (1-1) sur le terrain du Goal FC. Avranches restait 16^e, mais le 13^e, Villefranche, n’était qu’à un point.

Remars rentre… et prend un rouge

Jusqu’à un gros coup dur. En voulant tacler pour récupérer le ballon, Remars attrapait Ecuele, qui restait au sol. L’arbitre sortait le rouge, l’USA allait finir à 10 (64’). Sur un contre bien mené, Kerouedan décalait parfaitement Magnon, mais son tir était complètement dévissé (70’). Mais Nancy ouvrant le score à Villefranche (0-1, 72’), l’espoir était de nouveau permis pour Avranches : un but suffisait aux Manchois pour passer 13^e.

Mais les dernières minutes de cette saison 2023-2024, riches en rebondissement, allaient basculer en défaveur de l’USA. Villefranche égalisait (1-1) et reprenait un point d’avance, à la 80^e. Avranches restait collé à la 15^e place… Jusqu’à ce long centre de Tertereau, bien repris au second poteau par Bansais (1-1, 85’).

Fenouillère se levait, croyait en une victoire qui pouvait tout changer… Mais Niort inscrivait son 2^e dans la foulée, sur une tête d’Elphege (1-2, 87’). Alors que Villefranche arrachait la victoire à la 94e (2-1) et scellait définitivement le sort de l’USA. Elphege marquait un 3^e but (1-3, 90’+5).

Même une rétrogradation administrative du FC Rouen, dans un marasme financier, ne suffirait pas à sauver Avranches, qui évoluera bien en N2 à la rentrée, après dix saisons consécutives en National. Une page se tourne.

AVRANCHES - NIORT : 1-3 (0-1)

Arbitre. M. Toulliou.

1 200 spectateurs environ.

BUTS. Pour Avranches : Bansais (85’). Pour Niort : Inchaud (13’), Elphege (87’, 90’+5).

Exclusion. Avranches : Remars (64’).

 

Football. National. Michel Audrain (Avranches) : « J’ai décidé de rester une saison supplémentaire »

Malgré la relégation actée et définitive de l’US Avranches (Manche) en N2, après sa défaite (1-3) contre Niort, lors de la 34e et dernière journée du National, samedi 18 mai 2024, l’entraîneur Michel Audrain annonce qu’il va rester dans le club manchois l’année prochaine.

Michel Audrain, entraîneur de l’US Avranches (Manche, National), samedi 18 mai 2024. | JEAN-LOUIS RAULT

Ouest-France Recueilli par Pierre MACHADO. Publié le 18/05/2024 à 22h09

Les joueurs de l’US Avranches (Manche) se sont inclinés (1-3) face à Niort (Deux-Sèvres), pour la 34^e et dernière journée du championnat de National, à Fenouillère, samedi 18 mai 2024. Conjugué à la victoire (2-1) de Villefranche (13^e, 41 points) contre Nancy (6^e, 50 points), ce résultat envoie les Manchois à la 15^e place du classement (38 points) de cette saison 2023-2024, qui sont définitivement relégués en N2. Une vraie douleur pour Michel Audrain, entraîneur de l’USA, qui annonce toutefois rester une saison supplémentaire au club, pour viser un retour rapide en National.

« Essayer de faire remonter le club »

Quelle est votre réaction après cette défaite et cette relégation définitive en N2 ?

C’est une grosse déception, bien sûr, mais la relégation ne s’est pas jouée sur ce match. Je pense à d’autres rencontres, comme le non-match contre Épinal (0-2). Que puis-je reprocher aux joueurs, ce soir ? J’ai pris le club mi-mars 2024, et il est certain que des lacunes sont présentes. Il y a un manque d’efficacité terrible, une justesse technique trop faible pour le niveau du National. Mais sur l’engagement et la générosité, on devait gagner cette rencontre contre Niort. On prend un but sur une situation anodine, et c’est une équipe qui jouait la montée en Ligue 2. Après, oui, c’est un cycle qui s’éteint pour tout un club. Il va falloir remobiliser tout le monde. C’est une lourde déception car on avait une petite chance de se maintenir. Disons que la victoire de Villefranche nous enlève un peu de remords.

Allez-vous rester à Avranches, qui évoluera à l’échelon inférieur l’an prochain ?

Le fait que nous ne soyons pas 13^e, dans l’attente d’un éventuel repêchage qui ne soit actée qu’en juillet ou août 2024, ce n’est peut-être pas plus mal : nous savons sur quel projet travailler. Concernant mon avenir, j’étais hésitant à rester, au début. Mais mes deux mois au club m’ont pris aux tripes, et la perspective de cette relégation m’a fait réfléchir. J’ai décidé de rester une saison supplémentaire, pour essayer de faire remonter le club en National. Nous serons attendus partout, et nous n’aurons aucune assurance car il faut reconstruire un effectif, cependant.

« Cette relégation est un échec sur lequel j’ai envie de rebondir »

Des joueurs sont certains de rester ?

Il faut conserver une ossature avec des cadres, sinon ce sera difficile. Là, il est trop tôt pour dire qui reste, car nous n’avons pas encore entamé la réflexion avec les dirigeants. On va s’y mettre dès mardi 21 mai 2024, avec le souhait de construire un effectif de niveau quasi-National, car seul le leader de sa poule de N2 est promu, pour rappel

Quelle est votre principale motivation, pour rester à l’USA ?

Lorsque je suis arrivé en mars 2024, nous avions encore un espoir de maintien, étant à 3 points du 12e. J’ai eu cette foi, cette passion. Et cette relégation est mon échec, oui, mais un échec sur lequel j’ai envie de rebondir. Le club étant aussi satisfait de mon travail, ça m’a donné envie de repartir pour une année de plus. C’est un investissement lourd, mais j’ai cette passion et j’espère que mon expérience bénéficiera à l’équipe sur une saison complète.

La date de reprise de l’entraînement est fixée ?

Nous aurons besoin de 6 ou 7 semaines de travail avant de commencer le championnat, mi-août 2024, donc je pense que l’on reprendra tout début juillet 2024. Nous aurons un premier match amical contre Brest (L1), le 12 juillet 2024.

 

COMMENTAIRE. Football. National : la fin d’une annus horribilis pour l’US Avranches

La défaite (1-3) face à Niort, ce samedi 18 mai 2024, met un point final à cette saison 2023-2024, pour l’US Avranches (15e, 38 points), reléguée définitivement en N2. Triste conclusion d’une année terrible sur et hors des terrains, pour le petit club normand aux dix saisons consécutives au 3e échelon du foot français.

Président de l’US Avranches (Manche, National) depuis 33 ans, Gilbert Guérin est décédé vendredi 20 octobre 2023, à l’âge de 72 ans. Ses obsèques se sont déroulées à l’église Notre-Dame d’Avranches. Plus d’un millier de personnes sont venues lui rendre un dernier hommage. | OUEST FRANCE

Ouest-France Pierre MACHADO. Publié le 19/05/2024 à 07h17

Les joueurs de l’US Avranches (Manche), se sont inclinés (1-3) face à Niort (Deux-Sèvres), lors de la 34^e et dernière journée du championnat de National, à Fenouillère, samedi 18 mai 2024. Le point final d’une saison sportive catastrophique conclue par une relégation définitive en N2. La fin, aussi, d’une saison galère pour le petit club normand, marquée par le décès de son président emblématique, Gilbert Guérin, fin octobre 2023, la grave blessure de son gardien décisif Anthony Beuve, le limogeage de l’entraîneur Damien Ott, et la mission maintien ratée de son successeur, Michel Audrain.

Gilbert Guérin s’en va, un vide impossible à combler

La Normandie, et même la France du foot amateur, est en deuil, ce vendredi 20 octobre 2023. Souffrant depuis plusieurs mois, Gilbert Guérin, 72 ans, président de l’US Avranches depuis 1990, s’est éteint dans la nuit. En 35 ans de présidence, l’homme au caractère bien trempé, extraordinairement attachant, avait fait de l’USA, club d’une ville de moins de 10 000 habitants, l’une des institutions du ballon rond de la région, le faisant passer du statut amateur à semi-professionnel et lui permettant de vivre dix années consécutives en National.

« Tu étais un chef de famille et un chef d’entreprise magistral, déclarait Nicolas Leroux, administrateur de l’USA depuis juillet 2021, qui lui succédera en novembre 2023, lors de ses obsèques. Ton absence est omniprésente, mais ton club de cœur a à souhait de conserver ce que tu as construit pendant toutes ces années. Nous resserrons les rangs ensemble. »

Anthony Beuve blessé, l’immense coup dur

Gravement blessé à l’épaule gauche lors de la défaite (1-3) à Orléans, vendredi 23 février 2024, Anthony Beuve, gardien emblématique de l’USA depuis dix ans, est contraint de mettre fin à sa saison, quelques jours plus tard. Il ne peut assister au reste du championnat qu’en spectateur. Dans le but avranchinais, son remplacement vire au casse-tête : Cédric Mensah, numéro 2, également blessé, c’est le jeune Nathan Bisson, 20 ans, joueur de l’équipe réserve (R1 Normandie), qui chausse les gants. Malgré de belles prestations, il ne peut éviter des naufrages à Marignane (1-4) et contre Dijon (1-4). Le club manchois parvient à obtenir le prêt du jeune corse Ghjuvanni Quilichini en joker médical jusqu’à la fin de saison, mi-mars 2024, dont les performances ont depuis été saluées. Beuve, lui, devrait revenir à la compétition en octobre 2024.

Anthony Beuve, gardien de l’US Avranches (Manche, National) depuis 2014, a vu sa saison s’interrompre prématurément, fin février 2024. | ARCHIVES JEAN-LOUIS RAULT

Damien Ott viré, une première à l’USA depuis plus de 30 ans

Si l’on s’attend, comme chaque année, à ce qu’Avranches se batte uniquement pour le maintien, dans une saison à 6 relégations et avec un effectif composé majoritairement de joueurs prêtés ou ayant signé un contrat court, l’équipe s’accroche et finit l’année 2023 à la 12^e place (19 points), celle du premier non relégable. Mais le début de l’année 2024 est un cauchemar : 7 points en 8 matches. La lourde défaite (4-1) sur le terrain du Goal FC, vendredi 8 mars 2024, est celle de trop pour les dirigeants. Nicolas Leroux suspend Damien Ott de ses fonctions et confirme qu’on ne le reverra plus sur le banc manchois. Une première dans l’histoire de l’USA, Gilbert Guérin ayant toujours fait une fierté de ne jamais avoir viré un coach en cours de saison, durant ses trois décennies de présidence.

Suspendu de ses fonctions début mars 2024, l’entraîneur Damien Ott n’apparaîtra plus sur le banc de l’US Avranches. | ARCHIVES JEAN-LOUIS RAULT

Michel Audrain aura tout tenté, en vain

Damien Ott est remplacé par Michel Audrain, 62 ans, qui a multiplié les expériences au niveau professionnel. Depuis son arrivée, son bilan est de 4 victoires et 6 défaites en 10 matches. Mais il n’évite pas la relégation. Le bilan reste toutefois positif aux yeux de Nicolas Leroux : « Je pense que nous l’avons fait venir un peu trop tard, car il a tout de même réussi une belle série en termes de points, depuis mi-mars 2024, et a permis aux joueurs de renouer avec la victoire, expliquait le président manchois il y a quelques jours. Ce fut largement plus positif que le reste de la saison. Et je suis satisfait du comportement des joueurs depuis son arrivée. »

Malgré son expérience et le supplément d’âme qu’il a apporté à l’US Avranches (Manche, National), l’entraîneur Michel Audrain n’aura pu éviter la relégation sportive du club normand. | JEAN-LOUIS RAULT

Villefranche, le dossier qui a pollué la saison

La saison 2022-2023 a été fortement perturbée par le dossier Cholet, et ce match gagné (3-1) par l’USA dans le Maine-et-Loire, en août 2022, donné perdu sur tapis vert par la FFF pour avoir fait jouer Victor Daguin, alors qu’il était suspendu aux yeux de la fédération. Dix-sept mois plus tard, le tribunal administratif de Paris donnera raison à Avranches.

Cette saison, c’est le match perdu (0-2) à domicile contre Villefranche, vendredi 1^er décembre 2023, qui entraîne le club manchois dans un feuilleton administratif sans fin. La FFF donne le match à rejouer car les Caladois ont aligné un joueur non éligible ; l’USA préfère avoir match gagné sur tapis vert. Le match sera finalement rejoué, mardi 26 mars 2024… et l’USA aura de nouveau perdu (1-3). La FFF n’a pas cédé aux arguments avranchinais, malgré un avis favorable du CNOSF. Au grand dam des dirigeants, qui soulignaient, il y a encore quelques jours, qu’avec ces 3 points supplémentaires au classement, bien des choses auraient pu être différentes… Après dix saisons en National, l’USA est en N2. Après, sans doute, sa pire saison. Sur et hors des terrains.