National. Cédric Mensah, plus qu’un numéro 2 à l’US Avranches

Suite à la grave blessure d’Anthony Beuve, Cédric Mensah va prendre la relève dans les buts d’Avranches, ce samedi 2 mars, lors de la réception du Red Star. Un challenge loin d’impressionner l’international togolais.

Cédric Mensah remplace au pied levé Anthony Beuve, forfait jusqu’à la fin de saison. | JEAN-LOUIS RAULT

Son heure a sonné. Avec le forfait du capitaine Anthony Beuve jusqu’à la fin de saison, l’ancien Lavallois Cédric Mensah gardera les cages avranchinaises, ce samedi 2 mars, face au Red Star, le leader, à René-Fenouillière. S’il n’a joué qu’une mi-temps avec Avranches depuis son arrivée l’été dernier dans la Manche, la semaine dernière à Orléans (3-1), le gardien de 34 ans est loin d’être déstabilisé par la situation.

« Dans ma carrière, j’ai quasiment toujours été titulaire. C’est l’une des premières fois que je suis remplaçant à Avranches, rappelle Cédric Mensah. Je vais essayer d’apporter au mieux mon expérience au groupe et faire en sorte que l’on atteigne notre objectif qui est de se maintenir », poursuit-il.

« J’ai cette gestion des moments compliqués »

Il faut dire que Cédric Mensah est tout sauf un jeune loup dans le milieu. Passé par Colmar (2013-2016), avec qui il a disputé 92 matches de National, Le Mans (2016-2018) ou encore le Stade lavallois (2018-2019), l’international togolais (16 sélections) en a vu d’autres dans sa carrière. Son CV est forcément un plus pour l’US Avranches, toujours en pleine zone de turbulences (quatre défaites sur les cinq derniers matches).

« J’ai quand même un certain vécu, j’ai disputé des matches internationaux avec le Togo donc j’ai cette gestion de la pression et des moments compliqués, rassure Cédric Mensah. Je le faisais déjà en tant que numéro deux, mais, là, je le fais encore plus depuis cette semaine pour apporter de la sérénité au groupe avant les rencontres à venir », confie le natif de Marseille, également entraîneur des gardiens.

Cédric Mensah est international togolais. | JEAN-LOUIS RAULT

Un rôle hybride qu’il découvre depuis sa signature à Avranches et dans lequel il prend plaisir. « Cette double casquette me permet d’avoir un regard différent sur le métier de footballeur que j’exerce depuis tout jeune, mais aussi dans le domaine technique, dans la préparation des séances et des joueurs, détaille le trentenaire. C’est intéressant, mais je suis quand même un vrai joueur car je m’entraîne tous les jours, ça ne change pas forcément grand-chose au quotidien que j’avais dans le passé. »

« Très triste » de ce qui arrive à Anthony Beuve, à qui il apporte tout son soutien, Cédric Mensah, qui revient tout juste d’une fracture au poignet, s’est entraîné cette semaine avec le jeune portier de la réserve Théo Udin. Nathan Bisson, le troisième gardien, étant lui aussi sur le flanc pendant un mois après une opération de l’appendicite. « Au vu du contexte, c’est nécessaire de recruter (le club est en quête d’un joker médical). Je suis tout seul, même s’il y a Théo (Udin). Il ne pourra pas être tout le temps là car il a ses cours a coté », raconte Cédric Mensah.

Ce qui est certain, c’est que pour son baptême du feu à René-Fenouillière, le remplaçant d’Anthony Beuve a tiré le gros lot avec le Red Star d’Habib Beye. Et si on le regarde d’une autre façon : l’occasion n’est que plus belle pour montrer ce que le Togolais a dans le ventre.

Le groupe : Mensah, Udin - Launay, Lemeray, Rabuel, Smith, Fofana, Daguin, Pi, Pierre, Tertereau, Magnon, Kerouedan, Jean, Nsimba, Remars, Tshipamba.

National. Damien Ott (Avranches) : « On a surperformé et je suis content d’avoir pris un point »

Les joueurs de l’US Avranches (Manche) ont fait match nul (0-0) face au Red Star (Seine-Saint-Denis), pour la 23e journée du championnat de National, à Fenouillère, samedi 2 mars 2024. Un bon point de pris dans la course au maintien pour les Manchois (13es, 26 points) face à des Franciliens programmés pour monter en Ligue 2 (1ers, 50 points). Pourtant, Damien Ott, entraîneur manchois, nourrissait des regrets, au coup de sifflet final.

Damien Ott, entraîneur de l’US Avranches (Manche, National), lors du match contre le Red Star (Seine-Saint-Denis), samedi 2 mars 2024. | JEAN-LOUIS RAULT

« Heureux et malheureux »

Quel sentiment prédomine, après ce match ?

Finir cette rencontre en étant déçu d’avoir fait match nul, c’est improbable, mais vu nos occasions et les décisions arbitrales (long silence)… dont on pourrait encore parler, on peut se sentir frustré de ne pas avoir gagné. Maintenant, il faut rester humbles et réalistes : nous sommes contents de faire match nul face au leader de National, qui avait la maîtrise de la rencontre et du rythme. On va juste évacuer cette grosse émotion, remettre les pieds sur terre et se satisfaire pleinement de ce résultat.

Dans quelques heures, avec le recul, vous retiendrez plus facilement les points positifs ?

À domicile, nous sommes souvent performants. Si seulement on pouvait l’être autant à l’extérieur ! Ce samedi soir, je pense que l’on a surperformé par rapport à un adversaire d’un tel calibre. On peut à la fois s’estimer heureux et, au vu de la physionomie de la rencontre, malheureux, ce qui est quand même un truc de dingue auquel je n’aurais jamais pensé avant le match.

« Jessy (Pi) a su apporter sa science du jeu »

Vous pourrez vous appuyer sur cette prestation pour la suite du championnat ?

Bien sûr, mais chaque match a son contexte, son environnement. Là, nous savions que l’on défendrait beaucoup, que nous aurions peu le ballon. Je le répète, au vu de l’adversaire du jour et de notre situation à ce moment du championnat, on a surperformé et je suis content d’avoir pris un point. Mais le match contre GOAL (15^e, 23 points), dans une semaine, ce sera encore autre chose. Disons que, ce samedi soir, nous avons bien répondu à la problématique que nous posait le Red Star.

Dans les cages, Cédric Mensah a fait le travail ?

On ne s’inquiétait par pour Cédric, on sait que l’on peut lui faire entièrement confiance. Il a complètement répondu à nos attentes et dégage une telle sérénité.

Que pensez-vous de la première titularisation de Jessy Pi ?

Jessy a su apporter sa science du jeu, sa maîtrise du haut niveau, et ça nous a fait du bien sur cette rencontre. Sa présence sur le terrain nous permet de bien maîtriser la balle, ce qui est fort intéressant. Même si l’on ne peut pas ressortir un joueur en particulier sur ce match, tant c’est toute l’équipe qui a livré un gros travail.

National. Jessy Pi (Avranches) : « Sur le plan personnel, ça fait du bien, mentalement »

Les joueurs de l’US Avranches (Manche) ont fait match nul (0-0) face au Red Star (Seine-Saint-Denis), pour la 23e journée du championnat de National, à Fenouillère, samedi 2 mars 2024. Un match marqué par la première titularisation du milieu de terrain défensif Jessy Pi, arrivé libre au pied du Mont fin janvier 2024. Après un premier quart d’heure délicat, l’ex joueur de Caen a fait parler son expérience et permis aux siens de ne pas craquer.

Jessy Pi, milieu de terrain défensif de l’US Avranches (Manche, National) pour la saison 2023-2024. Ici, lors du match contre le Red Star (Seine-Saint-Denis), samedi 2 mars 2024. Son premier comme titulaire avec l’USA. | JEAN-LOUIS RAULT

« J’aime avoir le ballon, gérer le cours du match »

Le public de Fenouillère prendra-t-il vite l’habitude de dire « Quand Jessy va, tout va » ? On peut d’ores et déjà se poser la question, tant le poids de l’ancien joueur de Malherbe au milieu de terrain fut déterminant face au leader du championnat. D’abord emprunté durant le premier quart d’heure de jeu, en quête de repères sur son nouveau terrain de jeu, l’ex-Dijonnais s’est ensuite bien installé dans sa zone, fluidifiant les sorties de balle manchoises et créant parfaitement le lien avec sa base offensive.

Plus le match avançait, plus Jessy Pi s’imposait, plus l’US Avranches se montrait. « J’ai essayé de casser le jeu, de garder le ballon pour faire remonter un peu notre bloc sur les ailes, et je retrouve peu à peu mon rythme, lâchait le natif de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) au coup de sifflet final. J’aime avoir le ballon, gérer le cours du match. Quand je suis en sa possession, j’essaye de calmer le jeu. Mais il n’y avait pas que moi sur le terrain aujourd’hui, il faut féliciter tout le groupe. Ça fait vraiment du bien de retrouver la vie d’un groupe, de préparer avec lui le match durant toute la semaine. »

« J’ai rongé mon frein pendant des mois… »

Un groupe qui n’avait pas à rougir de sa prestation face au seul vrai cador du National, cette saison. Les occasions de Nsimba et Kerouedan, ajoutées à ce penalty qu’espérait Fenouillère voir être sifflé sur Nsimba en fin de rencontre, auraient même pu faire basculer le destin de cette partie. « Quand tu sors frustré d’un match nul contre le leader, à domicile, c’est que, malgré tout, tu as fait un bon match, éclaire Pi. On savait que le Red Star aurait la balle, ferait plus le jeu que nous, mais nous nous sommes procuré deux belles occasions, il y a peut-être eu des situations de penalty pour nous mais je n’en sais rien et je ne veux pas polémiquer là-dessus. Mais quand tu es dans le vestiaire et qu’avec tes coéquipiers, tu te dis que tu aurais pu gagner… On nous aurait dit avant le coup d’envoi que nous ferions match nul face à cette équipe, quand on sait nos difficultés depuis plusieurs semaines, on aurait signé tout de suite. »

C’est donc le sourire qui reste sur le visage après la rencontre, pour un joueur qui avait à cœur de montrer qu’il avait toujours le niveau. Son remplacement, à la 72^e, coïncida avec un nouveau temps fort du Red Star qui dura jusqu’au terme de la rencontre. « Sur le plan personnel, ça fait du bien, mentalement. J’ai rongé mon frein pendant des mois, ma dernière titularisation remonte à une dizaine de mois… Ce samedi soir, j’ai pris du plaisir, dit-il. Collectivement, Il faut garder le positif de cette rencontre. On ne prend pas de but et on aurait pu en marquer. On prend un point, c’est de bon augure pour la suite. Il faut garder cet état d’esprit et continuer d’avancer. »